J’ai honte que ma ville accueille le Grand Prix

Le moment que j’attends avec le moins d’impatience chaque année arrive dans quelques jours: le Grand Prix de Montréal.

Quand je vais à l’île Notre-Dame, je suis toujours impressionnée par la beauté de la nature, par sa diversité de faune et de flore. Ce que j’aime moins, c’est quand le Grand Prix vient s’y installer pour quelques jours. Avec les voitures rugissantes, les jets privés, les yachts loués et les soirées exclusives, c’est comme si la ville se dénaturait.

Je fais partie de celles et ceux qui croient que le Grand Prix ne reflète pas les valeurs de nombreux Montréalais et Montréalaises.

Comment peut-on, dans une ville qui se dit verte, inclusive et humaine, dérouler chaque année le tapis rouge à un événement qui incarne tout l’inverse?

Montréal peut mieux faire

Il est peut-être temps que Montréal choisisse quelle ville elle veut vraiment être: une ville pour ses citoyens... ou une vitrine pour les gens fortunés et les bolides de luxe.

Je me demande: comment peut-on consacrer autant de ressources, à un événement qui célèbre la démesure? Tout ce luxe déployé pendant que tant de gens peinent à joindre les deux bouts donne de Montréal une image à la fois déconnectée et dérangeante.

Je ne dis pas que Montréal doit rejeter toute forme de prestige. Mais je m’interroge sur la manière dont on pourrait améliorer le Grand Prix, pour que les valeurs écologiques, sociales et culturelles de notre ville soient mieux représentées par cet événement.

Un événement à notre image

Je ne dis pas qu’il faut tout annuler, mais il y aurait moyen de faire les choses autrement.

Pourquoi ne pas utiliser une partie des profits pour soutenir des projets communautaires? Pour donner plus de place aux artistes locaux et aux initiatives écologiques?

Montréal mérite mieux que des moteurs et du champagne.