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L'article provient de Le Journal de Montréal
Culture

«J’ai failli mourir et j’ai réalisé qu’il me manquait une chose: vous» - Anthony Kavanagh est ému d’être de retour sur les scènes du Québec après 5 ans d’absence, et le public le lui rend bien

MARIO BEAUREGARD/AGENCE QMI
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Photo portrait de Sarah-Émilie Nault

Sarah-Émilie Nault

2025-03-12T16:00:00Z
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Anthony Kavanagh a beau faire le fou sur scène tout au long de son excellent nouveau spectacle baptisé Happy, on le sent tout de même sincèrement émotif lorsqu’il aborde la triple embolie et l’infarctus pulmonaire qui lui ont fait frôler la mort en 2017, ainsi que sa relation unique avec le public québécois.

MARIO BEAUREGARD/AGENCE QMI
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D'entrée de jeu, Anthony Kavanagh cloue le bec à ceux qui auraient envie de lui reprocher d’avoir nommé son dixième spectacle solo Happy... en imitant un Québécois qui s’exprime lui-même en utilisant un mot sur deux en anglais!

Totalement à l’aise, vêtu d’un chic costume blanc, le comique a repris sa place sur les planches de l’Olympia de Montréal, qu’il n’avait pas foulées depuis 17 ans, comme s’il s’y était trouvé hier. Voilà la preuve de sa riche expérience, de sa relation privilégiée avec les Québécois et de sa maîtrise de ce spectacle qu'il a présenté plus de 300 fois en Europe.

«Cela fait 21 ans que je suis en couple, mais j’ai réalisé que ce n’était pas ma plus longue relation. Ma plus longue relation est avec vous. Cela fait 35 ans que je suis en relation avec vous », a lancé le farceur de 55 ans à la foule qui semblait, justement, s’être ennuyée de lui.

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En avertissant les spectateurs qu’il allait souvent recourir à un humour au second degré pendant la soirée, Anthony Kavanagh a pu se permettre de petites pointes douloureuses (au petit Jérémy et à Éric Lapointe notamment, en évoquant l’absence de talent du premier et «l’œil au beurre noir» du second) entre deux imitations et d’incroyables séances de bruitage qui font sa renommée.

MARIO BEAUREGARD/AGENCE QMI
MARIO BEAUREGARD/AGENCE QMI
La recherche du bonheur

Happy s’appuie sur la recherche et la recette du bonheur selon Anthony Kavanagh – la star, le chanteur, le conjoint, le papa, l’enfant orphelin et l’homme qui est passé à deux doigts de la mort tout juste avant une représentation en 2017.

Chaque numéro commence ainsi par la phrase «Pour être heureux, il faut...» balancée par la foule, à laquelle répond l’artiste par des leçons de vie parsemées de clins d’œil et de blagues.

L’humoriste québécois d’origine haïtienne est toujours aussi doué pour les accents du monde et reprend, pour notre plus grand plaisir, les voix des personnages qu’il double dans les films d’animation populaires, dont Mulan, La princesse et la grenouille, Madagascar et le fameux génie d’Aladdin.

Parmi les thèmes qu’aborde Anthony Kavanagh, qui excelle d’ailleurs dans les petits moments improvisés, citons: le racisme au Québec («Mais moi j’ai le droit!», prévient-il), les préjugés envers diverses nationalités (russe, syrienne, chinoise, haïtienne, américaine, tout y passe), la communauté LGBTQIA+ («Ce n’est pas le nom d’une communauté, c’est un mot de passe!»), les femmes, le couple, la famille, la vieillesse, l’écart entre les riches et les pauvres («J’adore les pauvres. J’ai des amis qui font du théâtre», dit-il), nos politiciens («Moi aussi, j’ai fait de l’argent en étant une marionnette», lance-t-il), les influenceurs et le décès de ses parents, qu’il parvient habilement à mentionner tout en nous faisant rire.

«J’ai passé toute ma vie sur une scène. J’ai failli mourir et j’ai réalisé qu’il me manquait une chose: vous. Vous êtes ma drogue, le public. Je ne pourrai jamais me passer de vous et c’est grâce à vous que je suis toujours bien vivant aujourd’hui», a conclu Anthony Kavanagh en remerciant ses fidèles admirateurs québécois: une grande partie de son bonheur. 

MARIO BEAUREGARD/AGENCE QMI
MARIO BEAUREGARD/AGENCE QMI

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