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L'article provient de Le Journal de Montréal
Justice et faits divers

«J’ai détruit ma vie»: un jeune de 25 ans avoue avoir tué son père violent en le poignardant

Les policiers lors de leur enquête à la maison familiale où s’est déroulé le drame en janvier 2020, à Blainville.
Les policiers lors de leur enquête à la maison familiale où s’est déroulé le drame en janvier 2020, à Blainville. Photo MARTIN ALARIE
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Photo portrait de Erika Aubin

Erika Aubin

2025-06-18T23:00:00Z
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Un jeune de Blainville a tué son père, un homme violent et contrôlant, en lui assénant plusieurs coups de couteau après une banale chicane à propos d’un muffin au chocolat.

«J’ai détruit ma vie.» 

C’est ce qu’a lancé Adel El Halabi à sa sœur après avoir tué leur père, Mazen El Halabi, en janvier 2020.

Adel El Halabi, maintenant âgé de 25 ans, a plaidé coupable mercredi à une accusation d’homicide involontaire au palais de justice de Saint-Jérôme.

Mazen El Halabi, décédé.
Mazen El Halabi, décédé. Photo courtoisie

Ce matin-là, il déjeunait dans la cuisine quand son père a donné un bout de muffin au chocolat aux deux chiens de la famille. Adel El Halabi l’a alors mis en garde qu’il était contre-indiqué de donner du chocolat à des chiens.

M. El Halabi s’est ensuite avancé très proche de son fils avec un langage non verbal «extrêmement menaçant, plus menaçant que d’habitude», apprend-on dans le résumé des faits. Le jeune homme a eu peur et a saisi un couteau de cuisine pour se défendre.

Scène nettoyée

Une bagarre a éclaté entre eux, dans laquelle Adel El Halabi a asséné sept coups de couteau à son père, un mécanicien de profession. Celui-ci saignait abondamment et est décédé.

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Plutôt que d’appeler les secours, le garçon a nettoyé les planchers avec une vadrouille. Il a retiré les coussins de certains fauteuils. Puis, il a dissimulé des objets imbibés de sang dans des sacs avant de les mettre dans un véhicule. Il a aussi déplacé sa victime dans le garage.

Adel El Halabi a tout avoué à sa sœur lorsque celle-ci est revenue du cégep. En panique, la fratrie a ensuite appelé sa mère, qui était au travail. C’est elle qui a finalement contacté le 911 en milieu d’après-midi.

À l’arrivée des policiers, Adel El Halabi a avoué à une agente: «Je l’ai tué». 

Il s’est ensuite mis à pleurer, est tombé sur les genoux et a tendu ses poignets à un policier qui lui a passé les menottes.

Un démon

Assis à l’arrière dans la voiture de patrouille, il a lancé: «Vous ne connaissiez pas mon père, il menaçait de tous nous tuer, tout le temps. Il était un démon».

Adel El Halabi avait une peur constante que la situation ne dégénère en violence physique de la part de son père, selon le résumé des faits. 

«Il régnait, dans le domicile familial, un climat constant de peur depuis des années», lit-on.

Quand il était plus jeune, son père l’avait déjà poussé avec une force excessive au point de le faire tomber.

L’homme qui était âgé de 51 ans s’en était aussi déjà pris physiquement à sa conjointe. Il l’avait déjà menacée de mort en disant: «N’essaie pas de me quitter ou je vais te tuer».

Il gardait les membres de sa famille immédiate sous son contrôle, en les empêchant de faire quoi que ce soit sans son accord. Il créait un sentiment d’impuissance et de crainte.

Le dossier d’Adel El Halabi reviendra devant le tribunal en octobre pour les observations sur la peine.

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