«J’ai de la peine et j’ai de la rage»: le frère de la victime du féminicide présumé de Sherbrooke dans l’incompréhension
Il lance un cri du cœur contre le fléau de la violence conjugale

Olivier Faucher
Le frère d’une mère de famille tuée à Sherbrooke implore les victimes de violence conjugale de demander de l’aide et les autorités, d’agir dès les premiers drapeaux rouges.
«Quand on m’a annoncé ça, je n’y croyais pas. J’ai dit: "Ça ne se peut pas"», murmure au bout du fil Normand Masson.
C’est ainsi qu’il a réagi à la mort de sa sœur Mylène Masson-Bessette, qui aurait été tuée par son conjoint avant d’être retrouvée sans vie vendredi soir dans un logement de Sherbrooke.
Le suspect, Joey Bilodeau, a été arrêté pour meurtre au second degré. Il s’agit du quatrième féminicide au Québec en un mois seulement.
Normand Masson explique que la vie l’a éloigné de sa sœur qu’il n’avait pas vue depuis cinq ans. Il lui parlait toutefois régulièrement par textos et au téléphone. Il savait qu’elle était en couple avec Joey Bilodeau, mais ne connaissait pas l’état de leur relation.

En colère contre le suspect
«J’ai de la peine et j’ai de la rage aussi. Je ne peux pas croire qu’une personne puisse faire un acte comme ça», s’indigne M. Masson.
«Je souhaite juste qu’il [le suspect] s’en rappelle le restant de ses jours et qu’il souffre en prison. Il a enlevé la vie à ma sœur, donc il mérite la vie en prison», poursuit-il, convaincu que Bilodeau était responsable de ce féminicide.
Il s’attriste particulièrement de voir les deux enfants de Mylène perdre leur mère dans un drame épouvantable. «Ce n’est pas supposé arriver des choses comme ça.»

M. Masson décrit sa sœur comme «une bonne personne avec le cœur sur la main», et se souvient notamment qu’elle a tout fait l’an dernier pour aider leur mère, aujourd’hui décédée, lorsque celle-ci était malade.
«On était censé se voir [bientôt]. Elle voulait venir à Montréal. Mais on a nos enfants, nos jobs. Le temps n’est pas toujours de notre côté», se désole-t-il.
«Il ne faut pas qu’elles restent là»
Même s’il en sait peu sur sa relation avec le suspect, Normand Masson lance un cri du cœur aux victimes de violence conjugale et aux autorités alors que sa sœur est devenue la quatrième victime d’un féminicide présumé en moins d’un mois seulement au Québec.
«Les autorités, il ne faut pas qu’elles attendent qu’il arrive des drames comme ça. S’ils reçoivent un signalement, qu’ils agissent tout de suite», martèle-t-il.
«Les femmes, même si elles ont peur, qu’elles sont contrôlées et manipulées, il ne faut pas qu’elles restent là. Il y a tellement de ressources pour les aider», implore-t-il.
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