Itinérance dans Milton-Parc: certaines actions tardent encore, selon l'Ombudsman de Montréal
Agence QMI
Certaines actions de la Ville de Montréal pour remédier aux lacunes dans les services essentiels offerts aux Premières Nations et Inuits en situation d'itinérance dans le secteur Milton-Parc «tardent encore trop à se concrétiser», estime l’Ombudsman de Montréal dans un nouveau rapport.
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Dans un suivi d’enquête publié mercredi, l’Ombudsman de Montréal, Nadine Mailloux, a commenté l’évolution du travail entrepris par la Ville, depuis la publication de son rapport en mai 2022 concernant l'itinérance autochtone dans le quartier Milton-Parc.
Elle estime que la réponse de la municipalité «témoigne d'une volonté authentique et bien affirmée de respecter les recommandations énoncées dans le rapport», mais que «certaines actions tardent encore trop à se concrétiser». Elle dit toutefois être consciente que «la mise en œuvre [des] recommandations est un travail évolutif qui ne se réalise pas du jour au lendemain».
Appel à des résultats concrets
«Malheureusement la pérennisation d'une ressource d'urgence pour la communauté inuite au cœur de la recommandation en matière d'hébergement n'a pas été satisfaite en 2022 comme Me Mailloux le souhaitait», peut-on notamment lire.
En effet, la reconduction du refuge pour les Autochtones PAQ2 après mars 2023 «n'est toujours pas garantie», déplore l’Ombudsman qui estime que «[c’est] inquiétant».
Me Mailloux souligne également que l'instauration du comité stratégique intergouvernemental sur l'itinérance inuite auquel participe la communauté inuite «est un progrès», mais que les actions présentées dans «l'État d'avancement» de la Ville restent «vagues et abstraites».
L’Ombudsman compte faire un suivi trimestriel des engagements de la Ville, a-t-on précisé.
Montréal assure «travailler d’arrache-pied»
La Ville de Montréal a avancé qu’elle partageait l’avis de l’Ombudsman et qu’elle «travaille d’arrache-pied afin de mobiliser nos partenaires du réseau de la santé et du gouvernement pour rendre le tout possible».
«Il est important de souligner que dans sa réponse, l’Ombudsman souligne que le refuge PAQ2, ouvert par Projets Autochtones du Québec, la Ville et le CIUSSS centre-sud, semble répondre adéquatement au besoin de la communauté inuite dans l’immédiat», a ajouté l’attachée de presse de la Ville, Marikym Gaudreault.
Décliné en 30 actions, le plan comporte 16 actions en cours et cinq qui sont déjà réalisées, selon la Ville.
«Notre administration demeure fermement engagée et nous ne ménagerons aucun effort afin de soutenir les personnes en situation d’extrême vulnérabilité dans le secteur Milton-Parc et ailleurs dans la métropole», a-t-il été ajouté.
La Ville incapable de tenir ses engagements, selon l’opposition
Pour le porte-parole de l’opposition officielle en matière d’itinérance, Benoit Langevin, le fait que l'Ombudsman soit obligé de faire un suivi trimestriel auprès de l’administration Plante «est la preuve qu'elle est incapable d’honorer ses engagements pour mettre fin à la crise humanitaire dans Milton-Parc».
«Nous l’avons interpellée sur ce sujet à maintes reprises et elle s’était pourtant engagée à pérenniser une ressource d’urgence pour la communauté inuite et un centre multidisciplinaire inuit d'ici la fin de l’année 2022. Il est minuit moins une, il importe de passer de la parole aux actes», a-t-il réagi dans un courriel envoyé à l’Agence QMI.