Publicité
L'article provient de Le Journal de Montréal
Monde

Israël se prépare à une nouvelle étape de la guerre à Gaza

Partager

AFP

2025-08-05T11:03:54Z
Partager

Le Premier ministre israélien, Benjamin Nétanyahou, doit réunir mardi son cabinet de sécurité en vue d'enclencher une nouvelle étape de la guerre dans la bande de Gaza, où Israël a réautorisé mardi l'entrée partielle des marchandises privées. 

Cette réunion, annoncée par les médias, mais dont la tenue n'a pas été confirmée officiellement, doit intervenir alors que le Conseil de sécurité de l'ONU tient mardi une session consacrée à la question des otages israéliens à Gaza, initiée par Israël.

Israël doit prendre «toutes les mesures nécessaires pour vaincre le Hamas» dans la bande de Gaza, a déclaré de son côté le ministre de la Défense, Israël Katz, cité par ses services lors d'une visite des troupes à Gaza. Il présentera plus tard dans la journée» cette position au Premier ministre et à ses ministres, ont-ils ajouté.

Selon la chaîne de télévision N12, «une réunion de sécurité restreinte se tiendra au cabinet du Premier ministre», réunissant notamment les ministres de la Défense et des Affaires stratégiques, et le chef d'état-major de l'armée.

La presse israélienne, citant des officiels s'exprimant sous couvert d'anonymat, est unanime à prédire la décision à venir: «Nétanyahou veut que l'armée israélienne conquière toute la bande de Gaza», résume la radio publique Kan.

Publicité

Plusieurs membres du cabinet ayant parlé avec le Premier ministre «ont confirmé qu'il a décidé d'étendre le combat aux zones où des otages pourraient être détenus», toujours selon Kan.

Comme d'autres médias, le quotidien Maariv souligne que «l'implication de cette décision dramatique» est que l'armée va «commencer à combattre dans des zones» où elle s'est abstenue de le faire ces derniers mois, «par crainte de nuire aux otages, ceci y compris les camps de réfugiés du centre de la bande de Gaza».

Des médias comme N12 évoquent toutefois une «tactique de négociation», et spéculent sur une possible opposition du chef d'état-major de l'armée, le lieutenant-général Eyal Zamir.

«Une fois que la direction politique aura pris les décisions nécessaires, l'échelon militaire, comme il l'a fait sur tous les fronts de guerre jusqu'à présent, mettra en œuvre professionnellement la politique déterminée», a balayé M. Katz.

Pourparlers à l'arrêt

En guerre contre le Hamas depuis l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien sur son sol le 7 octobre 2023, le gouvernement israélien fait face à une pression croissante pour trouver une issue au conflit.

En Israël, l'opinion est mobilisée sur le sort des 49 otages du 7-Octobre - dont 27 déclarés morts par l'armée -, tandis qu'à l'international, de plus en plus de voix s'élèvent face aux souffrances de plus de deux millions de Palestiniens entassés sur un territoire dévasté et menacé de «famine généralisée» selon l'ONU.

Publicité

«La balle est dans le camp de l'occupant (ndrl: Israël) et des Américains», a réagi pour l'AFP un dirigeant politique du Hamas, Hossam Badran, affirmant la volonté du mouvement «d'arrêter la guerre et mettre fin à la famine».

«Les médiateurs sont toujours en contact avec nous, mais jusqu'à présent, il n'y a pas de nouvelles propositions ou idées, et aucun développement concernant la reprise des négociations», a-t-il ajouté, assurant que son mouvement était «prêt à reprendre les pourparlers là où ils se sont arrêtés», sur un constat d'échec en juillet.

Fruits et légumes

Mardi matin, le Cogat, un organisme du ministère de la Défense en charge de l'administration civile à Gaza, y a réautorisé l'entrée partielle des marchandises privées de manière «contrôlée et progressive» pour «augmenter» l'aide «tout en réduisant la dépendance à l'égard de (...) l'ONU et des organisations internationales».

Un nombre limité de commerçants locaux pourront mettre à disposition «des produits alimentaires de base, aliments pour bébés, fruits et légumes et articles d'hygiène» sous réserve «d'un contrôle de sécurité rigoureux», a détaillé le Cogat.

Israël a levé fin mai le blocus humanitaire total qu'il avait imposé début mars au territoire palestinien, totalement dépendant de l'aide internationale, mais les quantités autorisées à entrer, par voie terrestre ou largages aériens, sont jugées insuffisantes par l'ONU.

Selon le Cogat, plus de 300 camions d'aide ont pénétré dans Gaza lundi, un chiffre en hausse, l'ONU estimant qu'au moins le double est nécessaire par jour. Le Hamas affirme pour sa part que le territoire n'a accueilli lundi que "95 camions".

L'attaque du 7 octobre 2023 a entraîné du côté israélien la mort de 1219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 61 020 morts à Gaza, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

Publicité
Publicité