Gaza: Nétanyahou annonce une intensification de la guerre pour «vaincre le Hamas»

AFP
Le premier ministre israélien, Benjamin Nétanyahou, a annoncé une prochaine intensification de la guerre pour «vaincre le Hamas» à Gaza, où des frappes israéliennes ont fait sept morts mardi selon la Défense civile, au lendemain d'une courte pause pour la libération de l'otage israélo-américain Edan Alexander.
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M. Nétanyahou a aussi affirmé que ses services s'employaient actuellement à trouver des pays prêts à accepter des Gazaouis, dont nombre sont prêts selon lui à quitter le territoire, dévasté par plus de 18 mois de conflit déclenché par l'attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023.
Les services du premier ministre ont rapporté ces propos - tenus lundi devant des réservistes - au premier jour d'une tournée au Moyen-Orient du président américain Donald Trump et au lendemain de la libération d'Edan Alexander, seul otage vivant ayant la nationalité américaine.
Dès la nuit, après un court répit, l'armée israélienne a repris ses bombardements sur le territoire palestinien, frappant l'hôpital Nasser de Khan Younès (sud) abritant selon elle «un centre de commandement et de contrôle» du Hamas, et tuant selon le mouvement islamiste palestinien plusieurs patients, dont un journaliste.
Selon la Défense civile de Gaza, l'aviation israélienne a ensuite bombardé «les abords et la cour de l'hôpital européen», également situé à Khan Younès, tuant sept personnes. L'armée israélienne a affirmé avoir frappé «un centre de commandement» du Hamas, situé «sous l'hôpital européen».
Le photographe Amro Tabash a décrit à l'AFP une «scène absolument catastrophique», «malgré la présence de l'Organisation mondiale de la santé sur le site» préparant l'évacuation de Gaza, prévue mercredi, d'enfants blessés.
La guerre «jusqu'au bout»
«Dans les prochains jours, nous entrerons avec toute notre force» à Gaza «pour achever l'opération et vaincre le Hamas», a déclaré M. Nétanyahou, cité par son bureau. «Une trêve temporaire est possible (pour la libération d'otages, ndlr), mais nous irons jusqu'au bout», a-t-il insisté.
Israël avait auparavant annoncé l'envoi d'une délégation à Doha mardi pour des négociations sur les otages. Le Hamas a lui appelé l'administration Trump à «poursuivre ses efforts pour mettre fin à la guerre».
Le 5 mai, Israël avait annoncé une nouvelle campagne militaire prévoyant la «conquête» de Gaza et nécessitant le déplacement interne de «la plupart» de ses 2,4 millions d'habitants. Le 18 mars, après une trêve de deux mois, l'armée avait repris son offensive dans le territoire palestinien, où elle bloque aussi depuis le 2 mars toute entrée d'aide humanitaire.
Les autorités du Hamas ont accusé Israël d'avoir «assassiné» dans l'hôpital Nasser Hassan Aslih, présenté comme le directeur de l'agence de presse palestinienne Alam24. Il avait déjà été visé le 7 avril par l'armée israélienne, qui l'avait alors accusé d'avoir «participé au massacre du 7 octobre».
L'envoyé spécial des États-Unis au Moyen-Orient, Steve Witkoff, a pour sa part rencontré mardi des proches des Israéliens enlevés le 7 octobre sur la «place des Otages» à Tel-Aviv. «Nous espérons ramener tout le monde à la maison», a-t-il déclaré.
Sur les 251 personnes enlevées le 7 octobre en Israël, 57 sont encore retenues à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée israélienne.
Enlevé alors qu'il servait sur une base du sud d'Israël, Edan Alexander, 21 ans, s'est lui entretenu mardi avec M. Nétanyahou. «Je vais bien. Faible, mais petit à petit, je redeviendrai comme avant», lui a-t-il dit.
La faim comme «arme de guerre»
Totalement assiégée depuis plus de deux mois, la bande de Gaza a atteint des niveaux de malnutrition «comparables à ceux observés dans les pays confrontés à des crises humanitaires prolongées s'étalant sur plusieurs décennies», a alerté mardi l'ONG Médecins du Monde, accusant Israël d'utiliser «la faim comme arme de guerre»
L'attaque du Hamas le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1 218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.
Les représailles israéliennes ont fait au moins 52 908 morts à Gaza, en majorité des civils, selon des données publiées mardi par le ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.
Un cessez-le-feu entre le 19 janvier et le 17 mars avait permis de sortir de Gaza 33 otages israéliens - dont 8 morts - en échange de la libération de quelque 1 800 prisonniers palestiniens.