Israël renforce ses troupes après deux attentats meurtriers

Agence France-Presse
Israël se prépare samedi à renforcer ses troupes au lendemain de deux attentats ayant coûté la vie à trois personnes, derniers épisodes en date d'un nouveau cycle de violences au Proche-Orient.
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Vendredi soir, un touriste italien a été tué sur le front de mer de Tel-Aviv et sept autres personnes, âgées de 17 à 74 ans, blessées dans un attentat à la voiture bélier.
D'après la police, le conducteur de 45 ans, abattu, était originaire de la ville arabe de Kfar Kassem, dans le centre d'Israël.
Trois personnes sont toujours traitées à l'hôpital Ichilov de Tel-Aviv, pour des blessures légères, a indiqué l'établissement samedi.
Le Quai d'Orsay a condamné «avec la plus grande fermeté l'attaque terroriste», assurant Israël de sa «solidarité».
Plus tôt vendredi, deux sœurs originaires de la colonie israélienne d'Efrat et âgées de 16 et 20 ans avaient été tuées et leur mère grièvement blessée dans une attaque en Cisjordanie.
Les deux sœurs, de nationalités israélienne et britannique, ont été victimes de tirs palestiniens sur leur véhicule dans le nord-est de ce territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967.
À la suite de l'attaque à Tel-Aviv, survenue un soir de shabbat et pendant la semaine de la Pâque juive, le premier ministre Benjamin Netanyahu «a donné l'ordre à la police israélienne de mobiliser toutes les unités de réserve de la police aux frontières, et à [l'armée] de mobiliser des forces supplémentaires pour faire face aux attentats terroristes», selon son bureau.
La police a précisé que quatre bataillons de réserve de la police aux frontières seraient déployés dès dimanche dans des centres-villes, outre les unités déjà mobilisées dans la ville mixte de Lod et dans la région de Jérusalem.
En Cisjordanie, l'armée israélienne a indiqué samedi avoir essuyé dans la nuit des tirs près du village palestinien de Yabad (nord).
Les soldats «ont tiré en direction des assaillants» qui se trouvaient à bord d'un véhicule et une personne touchée a été «identifiée», d'après un communiqué.
Le mouvement islamiste palestinien Hamas a affirmé que l'attaque de Tel-Aviv relevait d'une «réponse naturelle et légitime» à l'«agression» israélienne dans la mosquée Al-Aqsa à Jérusalem.
L'actuelle poussée de fièvre fait en effet suite à des violences mercredi sur l'esplanade des Mosquées, troisième lieu saint de l'islam et site le plus sacré du judaïsme, également épicentre des tensions dans la Ville sainte.
Les forces israéliennes ont brutalement fait irruption à l'intérieur de cette mosquée pour en déloger des fidèles, en plein ramadan, suscitant de nombreuses condamnations.
M. Netanyahu a affirmé que les forces israéliennes avaient été «contraintes d'agir pour rétablir l'ordre» face à des «extrémistes» barricadés dans la mosquée, tandis que le Hamas, qui a livré plusieurs guerres à Israël, a dénoncé un «crime sans précédent».
Après ces violences, Israël a mené des frappes visant des infrastructures du Hamas dans la bande de Gaza et dans le sud du Liban, en riposte aux tirs de dizaines de roquettes sur son territoire.
L'armée israélienne a affirmé que les tirs, non revendiqués, étaient «palestiniens», et probablement du Hamas.
L'Union européenne a condamné samedi les attentats en Israël et en Cisjordanie et les tirs de roquettes depuis le Liban, appelant à la «retenue».
Sur le front israélo-libanais, il s'agit d'une escalade sans précédent depuis 2006.
Le premier ministre Netanyahu a promis de faire payer aux «ennemis» d'Israël «le prix fort» pour «chaque agression» contre son pays.
Le Hezbollah, organisation chiite libanaise très présente dans le sud du Liban, a affirmé que «tout l'axe de résistance est en état d'alerte», après avoir apporté son soutien à «toutes les mesures» que les groupes palestiniens pourraient prendre contre Israël.
Israël et le Liban sont techniquement en état de guerre après différents conflits et la ligne de cessez-le-feu est contrôlée par la Force intérimaire des Nations unies (Finul), déployée dans le sud du Liban.
D'après la Finul, «les deux parties ont dit qu'elles ne voulaient pas de guerre».
Le Qatar, qui a par le passé servi de médiateur entre Israël et le Hamas au pouvoir à Gaza, «œuvre à une désescalade» pour «empêcher un carnage», a déclaré vendredi à l'AFP un responsable qatari, sous couvert de l'anonymat.
Depuis début janvier, le conflit israélo-palestinien a coûté la vie à au moins 91 Palestiniens, 18 Israéliens, une Ukrainienne et un Italien, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de sources officielles israéliennes et palestiniennes.
Ces chiffres incluent, côté palestinien, des combattants et des civils, dont des mineurs, et côté israélien, en majorité des civils, dont des mineurs, et trois membres de la minorité arabe.