Isabelle Miquelon se fait plus présente au petit écran


Guillaume Picard
Dans un univers où tous les personnages ont un je-ne-sais-quoi de louche comme dans la série de genre «Lac-Noir», le visage d’Isabelle Miquelon rassure.
La comédienne d’expérience, qui a marqué les Québécois en jouant dans «Chop Suey» et dans «Lance et compte», y interprète Monique, qui travaille au poste de police de ce petit village des Laurentides. Elle accueille à bras ouverts la policière venue de la ville, Valérie Roberge (Mélissa Désormeaux-Poulin), pour épauler le commandant Adrien Archambault (Stéphane Demers) à la suite de la mystérieuse disparition d’un de ses hommes.
La série créée par Frédérik D’Amours pour Club illico offre un nouveau terrain de jeu à Isabelle Miquelon, qui est plus active à la télé par les temps qui courent.
«C’est très excitant comme projet, car c’est un style qu’on n’aborde pas souvent ici», a-t-elle dit en entrevue avec l’Agence QMI.
Avec l’équipe, elle s’est amusée à distiller au compte-goutte les indices permettant de découvrir l’origine de la menace pesant sur la communauté isolée de Lac-Noir. Monique, on peut se l’imaginer, travaille «depuis toujours» au poste de police et veille à la bonne marche de celui-ci en observant tout ce qui s’y passe.
«C’est un mélange d’horreur et de fantastique, sans jamais aller trop loin. C’est accessible à tout le monde», a souligné Isabelle Miquelon, qui n’avait encore jamais travaillé avec le réalisateur Frédérik D’Amours.
«Comme il le disait sur le plateau, le danger, ça peut être tout le monde. Tout le monde a peur, tout le monde se méfie, c’est pour ça que c’est intéressant.»
Elle connaissait l’histoire pour avoir lu le scénario, et pourtant Isabelle Miquelon a eu peur en regardant la série parce que «ce n’est pas pareil en voyant les images», a-t-elle dit en riant. Elle croit qu’en revoyant la série, on peut prendre plaisir à découvrir les indices qui avaient été plantés ici et là.
Des vagues
Il y a 38 ans, cette année, qu’Isabelle Miquelon est sortie du Conservatoire. Elle n’a jamais cessé de travailler – même si elle n’était pas toujours au petit écran –, car elle a su exploiter sa belle voix rauque pour faire de la publicité ou de la post-synchro. Elle fait aussi du théâtre, ce qui fait qu'elle était moins visible, mais carburait tout autant à la création.
«La pièce "Manque" qu’on va jouer du 5 au 9 avril à l’Usine C, ça fait plus de deux ans qu’on travaille là-dessus. [...] C’est fou la quantité de travail que je vais avoir mis là-dedans pour la jouer cinq soirs. C’est ça notre réalité. Alors que quand je joue à la télé, je le vois dans la face des gens qu’ils me retrouvent, ils me regardent comme dans les années où je faisais beaucoup de télé.»
Même si elle n’a pas toujours été à l’avant-scène, Isabelle Miquelon, qui a trois enfants et qui est grand-mère depuis six mois, ne changerait rien à son parcours.
«Je suis folle de ma vie. J’avais entendu dire qu’il y avait un désert dans la cinquantaine pour les comédiennes. Pour moi ça se termine en juin. Oui, tu peux le dire, je vais avoir 60 ans en juin! Mon modèle c’est Andrée Lachapelle. J’ai joué sa fille à deux occasions et, comme elle, je ne veux pas prendre ma retraite.»
Elle a aussi campé une dure à cuire dans «Une autre histoire», un type de personnage qu’on lui confie davantage au théâtre.
On la verra par ailleurs en couple avec Jacques L’Heureux dans la série «Les Bienvenu... ou presque!» et le théâtre l’attend. D’abord en avril, à l’Usine C, dans «Manque», mais aussi cet été dans «Sainte-Marie-La-Mauderne», adaptation du film «La grande séduction» qui va être présentée au Théâtre Gilles-Vigneault de Saint-Jérôme.
Produits par Pixcom, les huit épisodes de la première saison de la série de genre «Lac-Noir» sont disponibles sur Club illico.