Le court métrage «Invincible», du cinéaste québécois Vincent René-Lortie, nommé aux Oscars: «C’est un rêve d’enfance qui se réalise»

Maxime Demers
Le jeune cinéaste Vincent René-Lortie aura l’honneur de représenter le Québec lors de la prochaine cérémonie des Oscars, le 10 mars, à Hollywood. Son premier film, Invincible, a été retenu mardi parmi les cinq finalistes pour le prix du meilleur court métrage de fiction.
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Le réalisateur de 30 ans flottait encore sur un nuage quand Le Journal l’a rencontré mardi midi dans un restaurant de Montréal. Quelques heures plus tôt, Vincent René-Lortie avait rassemblé plusieurs membres de l’équipe de son film pour suivre en direct l’annonce des nominations de la 96e cérémonie des Oscars.
«Ç’a été un moment super touchant, et très haut en émotions, a confié le cinéaste.
«Je n’en reviens pas de vivre tout cela aujourd’hui. C’était une grosse année pour les courts métrages, avec des films de réalisateurs de renom comme Wes Anderson et Pedro Almodovar. C’était du gros calibre, alors je ne croyais pas qu’on se rendrait aussi loin dans la course. Je suis vraiment touché. C'est gros, les Oscars... C’est un rêve d’enfance qui se réalise.»
Inspiré d’une histoire vraie, Invincible revient sur les dernières 48 heures de la vie de Marc-Antoine Bernier, un jeune garçon de 14 ans qui se retrouve confronté à son besoin criant de liberté.
«C’est inspiré de l’histoire de l’un de mes amis d’enfance qui est décédé à 14 ans, explique Vincent René-Lortie.
- Écoutez l'entrevue avec Vincent René-Lortie, réalisateur du court-métrage Invincible nommé aux Oscars, via QUB :
«Dans la dernière année précédant son décès, je l’ai un peu perdu de vue et il y a beaucoup de choses que je ne comprenais pas au sujet de sa mort. Avec le film, j’ai voulu reconnecter avec lui et parler d’un sujet universel: la santé mentale.»

Le film, qui met en vedette Léokim Beaumier-Lépine, Ralph Prosper, Élia St-Pierre, Isabelle Blais et Pierre-Luc Brillant a déjà brillé dans plusieurs festivals à travers le monde, dont le Festival international du court métrage de Clermont-Ferrand (où il a remporté le Prix spécial du jury international), le Festival REGARD (Grand prix du jury) et le festival portugais Curtas Vila do Conde.
Invincible a aussi remporté le prix du meilleur court métrage de fiction au Gala Québec Cinéma, le mois dernier. Il y a quelques semaines, le réalisateur Philippe Falardeau, qui a été nommé aux Oscars en 2012 pour son film Monsieur Lazhar, avait annoncé son soutien au court métrage québécois dans sa campagne pour une nomination aux Oscars.
Au cours des dernières années, plusieurs courts métrages québécois ont décroché des nominations aux Oscars, dont Fauve de Jeremy Comte (en 2019), Marguerite de Marianne Farley (2019), Brotherhood de Meryam Joobeur (2020) et Henry de Yan England (2013).
Invincible n’est pas le seul film canadien à avoir décroché une nomination aux Oscars cette année. Le long métrage To Kill a Tiger, une coproduction de l’Office national du film (ONF) réalisée par la Torontoise Nisha Pahuja, s’est taillé une place parmi les cinq finalistes pour le prix du meilleur documentaire.
La 96e cérémonie des Oscars aura lieu le 10 mars prochain, à Hollywood.
On peut visionner le court métrage Invincible gratuitement sur la plateforme TV5Unis. Le film sera aussi diffusé à la télé sur Unis TV le 30 janvier à 22h.