Investissement de 737 millions $ pour décarboniser Rio Tinto à Sorel

Le gouvernement fédéral allongera jusqu’à 222 millions $ pour verdir l’un des plus importants pollueurs du Québec, l’usine de Rio Tinto fer et titane à Sorel-Tracy.

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Le gouvernement Trudeau et le géant minier anglo-australien ont annoncé mardi qu’ils investiront jusqu’à 737 millions $ au cours des huit prochaines années pour moderniser l’usine construite il y a plus de 70 ans.

En 2020, cette installation a émis 921 772 tonnes de CO2, soit l’équivalent de la consommation annuelle moyenne de 279 325 voitures. Ceci place le complexe métallurgique au cinquième rang du palmarès des cent plus grands pollueurs du Québec compilé par Le Journal.

Afin de renverser la vapeur, Rio Tinto testera et validera une nouvelle technologie qui, dit-elle, réduira ses émissions de 15 % d’ici 2025 et de 50 % d’ici 2030, jusqu’à les éliminer complètement d’ici 2050.

Pour y parvenir, l’entreprise électrifiera ses fournaises et cessera d’utiliser du charbon, notamment.

Entreprise milliardaire

Bien que Rio Tinto ait rapporté un bénéfice annuel net record de 21,4 milliards $ en 2021, elle a réussi à convaincre Ottawa d’éponger une partie de la facture : 222 millions $ provenant du Fonds stratégique pour l’innovation fédéral lui seront versés.

Et le ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie, François-Philippe Champagne, a laissé entendre que ce n’était qu’un début.

« C’est le début d’une grande alliance avec Rio Tinto pour le développement de minéraux stratégiques », a-t-il dit, devant un parterre d’officiels et d’ouvriers à Sorel-Tracy.

Minéraux critiques 

Grâce à cette alliance, Rio Tinto souhaite se positionner en fournisseur vert de minéraux critiques et stratégiques, comme l’acier, le titane et le scandium.

Tous ces minéraux sont en forte demande, présentent un risque d’approvisionnement élevé et n’ont pour la plupart aucun substitut. Or, ils sont essentiels à la transition énergétique.

On les utilise notamment dans la production de véhicules électriques, de panneaux solaires et d’appareils mobiles, mais aussi dans l’aérospatial, la nanoélectronique, les biotechnologies médicales ou encore la robotique.

Dans l’espoir de répondre à une part de la demande, Rio Tinto a amorcé à Sorel-Tracy la production de concentré de spodumène, un minéral utilisé dans la fabrication de lithium.