Investissement «colossal» de 15 M$ pour la police et les pompiers en 2025
101 nouveaux policiers et 72 nouveaux pompiers d’ici 2026 à Québec

Stéphanie Martin
La Ville de Québec procède au plus gros investissement des 25 dernières années en sécurité publique, soit 15 millions $ dès 2025 et davantage en 2026, pour l’ajout d’une centaine de nouveaux policiers, de 72 pompiers et d’équipements.
L’administration Marchand en a fait l’annonce mardi, en conférence de presse. «C’est la plus importante hausse d’effectifs en sécurité publique en 25 ans à Québec», a affirmé le maire.

Le chef de police, Denis Turcotte, et celui des pompiers, Christian Paradis, ont tous les deux parlé d’un investissement «colossal» pour gonfler leurs effectifs, à un moment où ces bonifications étaient très attendues.
L’administration Marchand injectera 6 M$ pour ajouter 51 policiers en 2025. Des fonds seront aussi ajoutés pour en embaucher 50 autres en 2026. Du côté du Service de protection contre l’incendie de Québec (SPCIQ), ce sont 35 nouveaux pompiers qui viendront gonfler les rangs en 2025, au coût de 3,8 M$. Trente-sept pompiers supplémentaires s’ajouteront en 2026.
Bonifications aussi en 2026
En plus, dès 2025, 5 M$ seront investis en nouveaux équipements pour les deux services. Pour le budget 2026, les sommes ne sont pas encore connues, mais il est logique de penser qu’elles seront équivalentes.
Cela permettra au Service de police de la Ville de Québec de bonifier ses équipes de prévention et de renseignement, pour lutter contre la violence armée. «Cela va améliorer notre capacité et notre agilité pour agir en amont et désamorcer les problématiques avant qu’elles ne s’aggravent et aussi enlever une pression sur les équipes actuelles», a commenté M. Turcotte. Un nouveau module pour contrer la violence urbaine sera créé dans les prochains mois.
Du côté des pompiers, cela permettra de faire face aux normes plus rigoureuses en matière de couverture incendie et à l’augmentation de la population. Le SPCIQ doit maintenant couvrir 100% du périmètre urbain, une proportion qui était de 79% il y a quelques années à peine. Il doit aussi composer avec de nouvelles exigences pour prévenir les cancers chez les pompiers.
Priorité pour le maire
Pour le maire, c’est un signal clair que la sécurité publique sera une «priorité» au prochain budget. Ces investissements représentent 1% du taux de taxation du prochain budget, a-t-il souligné. «C’est un effort budgétaire important. [...] C’est un effort qu’on trouve nécessaire.»
La Ville aurait aimé que le gouvernement du Québec contribue à ces investissements, mais la réponse est demeurée négative, a confirmé M. Marchand. C’est donc la municipalité qui les assume en totalité.
En tout, les ajouts viendront bonifier de 10% les effectifs des deux corps de métier.
Pour le chef de l'opposition, Claude Villeneuve, le maire a été «procrastinateur» et aurait dû faire ces annonces avant. S'il le fait maintenant, c'est uniquement par «électoralisme», selon lui. «Le maire a beaucoup investi dans la bureaucratie et très peu dans les effectifs de police.»
Jackie Smith estime quant à elle qu'il vaudrait mieux investir dans le communautaire et le filet social pour réduire la criminalité.
La Fraternité des policiers s'est réjouie de l'annonce. «Nous espérons maintenant que la répartition des effectifs se fera de façon optimale et que les nouvelles installations permettront d’accueillir convenablement cette arrivée massive de recrues», a fait valoir le syndicat.