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L'article provient de TVA Nouvelles

Investir dans la qualité de vie des Québécois

Photo d'Archives Agence QMI
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Raphaël Déry est avocat

2022-01-31T10:00:00Z
2022-01-31T13:58:29Z
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La pandémie a fait mal à tout le monde. L’une des conséquences graves de l’état d’urgence sanitaire se trouve dans l’accélération de l’inflation du coût de la vie. La classe moyenne, dans les prochains mois, risque de souffrir sérieusement de la hausse des prix à la consommation.  

Déjà, dans l’habitation, on observait une forte croissance du coût des loyers et du coût des propriétés. Or, avec la pandémie, la folie s’est emparée des marchés locatifs et immobiliers, en général. 

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Que fait-on en habitation?  

Les programmes d’aide des gouvernements ont été nombreux, mais en habitation, les échos de nos gouvernements sont inquiétants. D’abord, les professionnels de l’habitation coopérative et communautaire ont été exclus des réflexions sur la réponse à donner à la crise du logement. Le gouvernement du Québec s’apprête à mettre fin à un programme qui a donné des résultats depuis 1996, dénommé Accès Logis, pour le remplacer par autre chose. 

Par quoi? J’entends des rumeurs. En gros, l’État pourrait financer le privé pour construire des logements dispendieux mais subventionnés par le gouvernement pendant une durée limitée. En somme, on financerait des promoteurs qui fixeraient leur loyer au-dessus de toute norme raisonnable, puis on paierait à 75% le coût du loyer pour les plus pauvres, pendant une durée limitée. Après la durée limitée, que se passerait-il? Les subventionnés n’auront aucune garantie de préserver leur loyer. Et les promoteurs pourront garder leur loyer élevé. 

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En résumé, les contribuables québécois vont financer les hausses de loyers. Notre argent public va servir à pousser encore plus fort sur l’inflation. 

Ça n’a aucun sens. 

Mais personne au gouvernement du Québec ne consulte le milieu communautaire et le milieu coopératif en habitation; pourtant nous sommes les gens sur le terrain avec les clientèles les plus vulnérables ainsi qu’avec la classe moyenne en recherche de logements. 

Rentable socialement et économiquement  

Mon idéal pour le Québec, ce serait que l’État investisse dans les coopératives d’habitation pour loger un maximum de personnes possibles. Avec les coops, on crée des communautés démocratiques qui gèrent le parc immobilier et qui participent à un projet communautaire de proximité, en toute équité et égalité. 

À ceux qui croient que ça coûte cher, je précise que bâtir une coop d’habitation, c’est rentable socialement et économiquement. En effet, les locataires participent au financement de leur projet en remboursant une hypothèque, puis en finançant les travaux de rénovation à même leur loyer. 

Alors que l’État aime subventionner de grosses entreprises, parfois même à pertes, comment peut-on réellement envisager de couper dans la construction de nouvelles coops d’habitation? 

Allez, Mesdames et Messieurs les Ministres! On a besoin d’un plan ambitieux de construction de logements coopératifs. Ce serait une excellente façon de contribuer à la qualité de vie de la population québécoise. Je vous invite à un faire un des grands projets politiques du Québec contemporain. Il y a un vaste consensus social chez nous autour de cette idée. 

Acceptez-vous le défi? 

Photo courtoisie
Photo courtoisie

Me Raphaël Déry, avocat

Directeur général & Conseilleur juridique de coopératives

Fédération intercoopérative en habitation de l’Outaouais – FIHAB

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