Invasion de domicile à Montréal-Nord: trahi par sa chemise lors d'une commande de pizza
Jean-Pierre Bellemare portait la même chemise lorsqu'il a été rencontré par les policiers


Michael Nguyen
Un Montréalais accusé d'invasion de domicile dans le nord de l’île a été trahi par la chemise qu’il portait lors d’une commande de pizza quelques jours plus tôt, a révélé la Couronne à l’ouverture du procès.
«C’est exactement la même chemise qu’il portait lorsqu’il a été rencontré par les policiers [en tant que suspect]», a affirmé Me Patrick Lafrenière ce mercredi, au palais de justice de Montréal.
Assis dans le box des accusés, Jean-Pierre Bellemare est resté attentif en écoutant la poursuite raconter les événements qui seraient survenus à l’automne 2018, et qui lui valent maintenant d’être jugé pour invasion de domicile et voies de fait.
C’est qu’à l’époque, l’accusé de 57 ans et un complice cherchaient de toute évidence à se remplir les poches. Ils auraient alors ciblé une maison où habitait un couple dont la femme était notaire.

Menottée
Ainsi, au petit matin, les deux hommes auraient sonné à la porte. La femme était déjà partie au travail, mais son conjoint était encore là.
«Ça s’est passé très vite, a expliqué le procureur. Les deux personnes avaient des armes à feu, la victime a été poussée, tête première, sur une table en verre, elle s’est fait menotter dans le dos, avant de se faire mettre du ruban adhésif sur la bouche et les yeux.»
Comme les assaillants avaient des armes à feu, la victime n’a pas vraiment résisté. Et c’est là que les deux hommes auraient commencé à questionner l’entrepreneur sur sa relation avec sa conjointe, pour ensuite l’interroger à propos d’une photo de la fille de celle-ci.
«Avant qu’ils quittent, [la victime] a été détachée et s’est fait lancer du Windex dans les yeux», a poursuivi Me Lafrenière.
Chemise à la pizzeria
La police a rapidement été avertie de cette invasion de domicile. Or, lors de l’enquête, la victime a mentionné un détail particulier: quelques jours plus tôt, il s’était fait livrer une pizza qui avait été prépayée au comptoir. Des analyses de bandes vidéo à la pizzeria ont ainsi permis de voir que la personne qui avait passé la commande portait une chemise particulière.
L’enquête a ensuite cheminé, pointant vers Jean-Pierre Bellemare. Et quand ce dernier a été rencontré par les policiers, il portait exactement la même chemise, selon le procureur.
Les habiletés de l’enquêteur auraient ensuite mené Bellemare à divulguer des informations que seuls les assaillants auraient pu savoir, si bien que le suspect aurait finalement craqué.
«Je suis un grand malade qui croyait vous enlever contre rançon, désolé de vous avoir fait du mal», aurait alors écrit Bellemare dans une lettre.
Le procès devant jury, et présidé par le juge Daniel Royer, est prévu pour quelques semaines. Bellemare est représenté par Me Emilie Serdakowski.
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