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L'article provient de TVA Nouvelles
Politique

Interprétation des résultats électoraux: Marchand est «désespéré», selon Hamad

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Photo portrait de Taïeb Moalla

Taïeb Moalla

2025-05-01T16:03:34Z
2025-05-01T20:26:29Z
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En affirmant que les résultats du scrutin fédéral constituent un nouveau feu vert pour le mégaprojet de tramway, le maire de Québec, Bruno Marchand, montre à quel point il est «désespéré», selon Sam Hamad.

C’est ce que l’ancien ministre libéral et candidat à la mairie de Québec a affirmé, jeudi matin, lors d’une longue entrevue avec Le Journal. Ce dernier, qui a officialisé sa candidature le 6 avril dernier, réagissait pour la première fois au résultat du scrutin de lundi qui a vu le Parti libéral du Canada être élu comme gouvernement minoritaire à Ottawa.

«À chaque fois qu’il y a un mouvement quelque part, un remaniement, une élection, un rapport, une intervention... Tout ce qu’il dit [M. Marchand] est qu’il conclut: “Ah, c’est une bonne nouvelle pour le tramway” [...] Pourquoi? Parce que l’administration Marchand est une administration désespérée qui cherche de bonnes nouvelles, a-t-il laissé tomber. On essaye d’interpréter la décision des gens comme on veut.»

Or, selon M. Hamad, la vraie échéance pour le tramway sera celle de 2027 lorsque le gouvernement du Québec devra lui donner – ou non – le feu vert ultime. D’ici là, il y aura une élection municipale en novembre puis un scrutin provincial en octobre 2026, a-t-il rappelé.

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Selon son analyse, l’élection fédérale de lundi n’était pas «un référendum sur le tramway» et les électeurs ont plutôt voté en tenant compte d’autres enjeux comme le coût de la vie ou les relations avec les États-Unis de Donald Trump.

Enseignements électoraux

Sur le plan national, M. Hamad a estimé que les résultats de lundi sont «une mauvaise nouvelle», puisque «le Canada est divisé en deux et ça, ça nous affaiblit». Il a dit en appeler à «la sagesse» de tous les partis fédéraux pour être «solidaires face à la négociation avec M. Trump».

Pour les résultats spécifiques à la région de la Capitale-Nationale, le prétendant à la mairie a tout d’abord noté la disparition du Bloc québécois et le fait que les libéraux et les conservateurs ont globalement consolidé leurs positions respectives. S’il devait être porté à la tête de Québec, M. Hamad a promis de travailler avec tous les élus.

Autres attaques

Se défendant de faire des attaques personnelles et jurant avoir «beaucoup de respect» envers Bruno Marchand, Sam Hamad a néanmoins dressé un sombre bilan des quatre dernières années au municipal.

Il est d’abord revenu sur la mise sur pause du tramway, à la fin de 2023, par le gouvernement Legault. «C’est une honte pour la Ville, s’est-il scandalisé. Je n’accepterais jamais qu’ils m’enlèvent ce dossier-là. Je ne me rendrais jamais au point qu’ils m’enlèvent le dossier.»

Évoquant l’actualité de la semaine dernière, M. Hamad a noté que Bruno Marchand est sorti bredouille de sa récente rencontre avec les ministres Geneviève Guilbault et Jonatan Julien pour discuter d’enjeux liés à la congestion routière. «Comme d’habitude, il sort les mains vides», a-t-il déploré.

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Rappelant que Bruno Marchand a appris l’abandon du projet de voies réservées, à la fin mars, dans Le Journal, M. Hamad a de nouveau regretté le «leadership faible, faible, faible» du maire.


Quel projet de transport?

Sam Hamad a promis de présenter un «beau» projet de transport collectif aux électeurs. Ce sera «un projet qui inclut les banlieues, qui va se faire rapidement et qu’on va être capables de gérer, de réaliser et d’opérer», a-t-il résumé. Celui qui s’oppose à la version actuelle du tramway proposera-t-il un SRB (Service rapide par bus)? Le candidat à la mairie a refusé de répondre clairement à cette question. Il a par contre assuré qu’il se basera sur les conclusions du rapport de juin 2024 de la Caisse de dépôt (CDPQI) sur la mobilité, même si ce document conclut que le tramway est le plus adapté pour Québec. «Je me base sur les données et l’expertise de la Caisse pour donner un projet de mobilité à Québec [...] Ne faites pas une lecture rapide. Il y a plusieurs conclusions dans ce rapport-là», a-t-il ajouté, mystérieux.


De nombreux CV sur la table

Depuis l’officialisation de sa candidature, M. Hamad dit avoir reçu beaucoup de CV de personnes intéressées à se présenter avec son nouveau parti – Leadership Québec – dans les 21 districts de la ville. «Je suis impressionné par le nombre de demandes reçues. On a plein de CV. L’intérêt est là et il est surprenant», a-t-il fait remarquer. Sam Hamad a par ailleurs qualifié de «bon monde» le conseiller d’Équipe priorité Québec, Stevens Mélançon, ainsi que les deux anciens élus municipaux de Québec d’abord (Isabelle Roy et Louis Martin). Cela dit, il n’a pas voulu confirmer si ces trois conseillers municipaux feront partie de son équipe de candidats à l’élection du 2 novembre.


Hamad nie... puis se rétracte

En entrevue jeudi avec Le Journal, Sam Hamad a nié qu’il siégeait au CA de Trudel Innovation, en juin 2023, au moment où il a publiquement fait l’éloge des frères Trudel qui sont à la tête d’un important groupe immobilier à Québec. Vérification faite, M. Hamad a bel et bien siégé à ce CA entre le 1er janvier 2023 et le 25 février 2025, comme le rapportait d’ailleurs Le Journal, il y a trois semaines. Confronté jeudi après-midi à ce sujet, M. Hamad a admis que les informations du Journal sont justes.

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