Internationaux de tennis de France: bataille de gauchères à saveur historique


Jessica Lapinski
Dans un duel de gauchères, Leylah Fernandez tentera mardi de devenir la première Canadienne à atteindre le carré d’as à Roland-Garros depuis Eugenie Bouchard, il y a huit ans.
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Devant la 17e favorite sur le central, à compter de 6 h, heure du Québec, se dressera l’intrigante Martina Trevisan. À 28 ans, l’Italienne occupe présentement le meilleur rang de sa carrière, le 59e.
Au tennis, les confrontations entre deux « pattes gauches » sont rares. Elles sont seulement neuf à être classées parmi les 100 premières joueuses de la WTA.
Privée de cet ascendant qu’elle a sur la plupart de ses rivales – le fait de frapper de la gauche change notamment les trajectoires de balles –, la Québécoise s’attend à un gros défi mardi.
« À un autre match difficile », a précisé Leylah, qui vient déjà de vaincre en trois manches ses deux dernières adversaires, la Suissesse Belinda Bencic (14e tête de série) et l’Américaine Amanda Anisimova (27e).
« Je vais devoir trouver un moyen de la contrer, cette gauchère », a-t-elle pointé.

Une des favorites
Davantage une habituée des tournois ITF que des grands tableaux de la WTA, Trevisan ne se retrouve tout de même pas en territoire inconnu aussi loin en deuxième semaine.
Contre toute attente, elle avait également fait les quarts il y a deux ans à Paris, après s’être extirpée des qualifications.
La Lavalloise de 19 ans en est pour sa part à sa première présence à ce stade du tournoi français. Et, sur papier, le tableau semble plutôt ouvert, du moins jusqu’à la finale.
Les deux seules joueuses mieux classées qu’elle à être toujours en lice à Paris, la Polonaise Iga Swiatek (1re) et l’Américaine Jessica Pegula (11e), sont dans l’autre portion. Elles s’affronteront d’ailleurs en quarts, mercredi.
Certains médias européens voient Leylah, maintenant surnommée « Clay-lah », une contraction entre son prénom et la traduction anglais de « terre battue », comme l’une des joueuses qui pourraient faire trembler Swiatek en finale samedi.
Elle et une autre jeune raquette, l’Américaine Coco Gauff, 18e favorite, que Fernandez retrouvera en demi-finale si les deux l’emportent mardi.
Toutes très dangereuses
Mais si neuf des 10 meilleures au monde sont tombées avant la ronde des 16, c’est que les joueuses qui sont toujours à la Porte d’Auteuil sont aussi très dangereuses, croit la Québécoise.
« Toutes les filles qui sont encore ici sont très bonnes, a humblement pointé Fernandez. Je travaille très fort, mais elles aussi ont cette mentalité de vouloir gagner. Je pense que le tableau est encore relevé. Il n’y aura pas de match facile. »
En direct de Paris
Un câlin de Thierry Henry
Dimanche après son match contre l’Américaine Amanda Anisimova, Leylah Fernandez, une grande amatrice de soccer, se réjouissait d’avoir joué devant l’ancienne vedette du soccer Thierry Henry, qui a aussi dirigé l’Impact de Montréal. Mais Fernandez n’a pas seulement joué devant Henry, qui a d’ailleurs applaudi debout à la fin du match de ronde des 16 âprement disputé sur le central. Elle l’a aussi rencontré quelques heures plus tard, près de la salle de conférence de presse du tournoi, et a pu lui faire une accolade. « Je ressens beaucoup de gratitude d’être en quarts de finale. [...] Mais mon meilleur moment du match aura été de voir Thierry Henry dans les estrades », a écrit la jeune athlète sur son compte Instagram, en partageant une photo de sa rencontre avec l’ancien attaquant.
5,1 millions de Français pour Nadal et Félix
Les gradins du Philippe-Chatrier étaient presque remplis à capacité dimanche pour le duel de ronde des 16 entre le Québécois Félix Auger-Aliassime et l’Espagnol Rafael Nadal. Mais il n’y a pas que depuis le central que les Français ont regardé Félix pousser en cinq manches l’homme qui a remporté 13 fois le titre à Roland-Garros. Selon l’un des comptes Twitter de France Télévisions, réseau qui diffuse les rencontres en journées à Paris, ils ont aussi été jusqu’à 5,1 millions de téléspectateurs à regarder cette confrontation.