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L'article provient de Le Journal de Québec

Interdire TikTok aux É.-U. serait «dramatique» pour les utilisateurs québécois, selon une experte

Le réseau social est devenu un incontournable pour des influenceurs et des entreprises d’ici

Des participants brandissent des pancartes de soutien à TikTok lors d'une conférence de presse devant le Capitole des États-Unis, le 12 mars 2024, à Washington.
Des participants brandissent des pancartes de soutien à TikTok lors d'une conférence de presse devant le Capitole des États-Unis, le 12 mars 2024, à Washington. Getty Images via AFP
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Francis Pilon

2024-03-13T22:56:51Z
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Même si les chances sont minces, une experte en médias socionumériques estime qu’une possible interdiction du réseau social TikTok aux États-Unis aurait des conséquences sérieuses pour les internautes du Québec.

• À lire aussi: États-Unis: la Chambre des représentants adopte le texte qui menace TikTok d’interdiction

• À lire aussi: Pour les influenceurs, une interdiction de TikTok aux États-Unis ferait «du mal à beaucoup de gens»

«Ça serait dramatique aussi pour les Québécois, si la loi est adoptée. Elle obligerait nos créateurs de contenu, comme des entreprises ou des influenceurs, à se tourner vers Meta à l’avenir pour toucher le public américain», explique Laurence Grondin-Robillard, chargée de cours et doctorante en communication de l'Université du Québec à Montréal (UQAM). 

Portrait de Laurence Grondin-Robillard, chargée de cours et doctorante en communication de l'UQAM.
Portrait de Laurence Grondin-Robillard, chargée de cours et doctorante en communication de l'UQAM. Capture d'écran Centre de recherche interuniversitaire sur la communication, l’information et la société (CRICIS).

La Chambre américaine des représentants a entériné mercredi une proposition de loi qui prévoit bannir le réseau social chinois des États-Unis s'il n'est pas vendu. 

C’est maintenant au tour du Sénat d’examiner ce projet de loi et de voter à son sujet. Selon le New York Times, même si la loi est adoptée, il est fort probable qu’elle sera contestée devant les tribunaux.

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  • Écoutez la discussion techno avec Jordan Chénard, spécialiste en communication marketing, sur QUB:

«Rien n’est encore joué. Ceci étant dit, TikTok s’est toujours montrée ouverte aux dialogues dans le passé et la plateforme pourrait bien trouver une façon de ne pas se rendre à ce point. Ça demeure une grosse menace», constate Mme Grondin-Robillard, qui écrit une thèse centrée sur TikTok.

Soupçonnée d’espionnage

TikTok est visée par les autorités américaines depuis plusieurs mois. De nombreux élus estiment que la plateforme de vidéos courtes permet à Pékin d'espionner et de manipuler ses 170 millions d'utilisateurs aux États-Unis.

La société a nié, à plusieurs reprises, avoir transmis de telles informations à la Chine.

«[Le projet de loi] vise à résoudre des questions légitimes de sécurité nationale et de protection des données liées aux rapports du Parti communiste chinois avec TikTok», a mentionné le chef des démocrates à la Chambre des représentants, Hakeem Jeffries.

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Hakeem Jeffries, chef des démocrates à la Chambre des représentants, qui a voté pour le projet de loi visant à bannir TikTok des États-Unis.
Hakeem Jeffries, chef des démocrates à la Chambre des représentants, qui a voté pour le projet de loi visant à bannir TikTok des États-Unis. Photo AFP

Un peu avant le vote, mercredi, la Chine a indiqué dans un communiqué que d’interdire TikTok aux États-Unis équivaudrait à «se tirer une balle dans le pied» pour la première puissance mondiale. Notons que le projet de loi américain oblige carrément l'application à couper tous ses liens avec sa maison-mère, nommée ByteDance, et plus largement avec la Chine.

Encore moins de nouvelles

Laurence Grondin-Robillard se dit aussi inquiète pour les utilisateurs québécois qui s'informent principalement sur TikTok si le réseau social est finalement banni.

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Photo AFP

Ces internautes n’auraient donc plus accès aux médias américains.

«5% des Canadiens consultent leurs nouvelles sur cette plateforme. Ça paraît peu, mais c’est beaucoup puisque ça représente une tranche d’âge spécifique. [...] Avec le blocage des nouvelles sur Facebook et Instagram, on peut présumer que cette tendance est en hausse», note celle qui se spécialise en impacts sociopolitiques des médias socionumériques.

Avec l’AFP

PAYS QUI ONT DÉJÀ BANNI TIKTOK

  • L’Australie (pour les employés de l’État, 2023),
  • Le Népal (2023),
  • La Somalie (2023),
  • Le Canada (pour les employés de l’État, 2023),
  • Le Danemark (pour les employés de l’État, 2023),
  • L’Afghanistan (2022),
  • L’Inde (2020).

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