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L'article provient de TVA Nouvelles
Politique

Interdire les prières dans la rue: une mesure radicale, dénoncent des communautés religieuses

Photo d'archives, Agence QMI
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Photo portrait de Geneviève Lajoie

Geneviève Lajoie

2025-05-23T14:33:05Z
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Les représentants de différentes communautés religieuses du Québec dénoncent en chœur la volonté annoncée du gouvernement Legault d’interdire les prières dans la rue, une mesure qu’ils jugent radicale. 

Des ambassadeurs catholique, protestant, orthodoxe et musulman s’inscrivent en faux contre l’idée de proscrire toute manifestation religieuse dans l’espace public, comme le souhaite le premier ministre. Ils estiment que Québec va trop loin s’il emprunte cette voie.

«L’espace public n’est pas assimilable à la sphère gouvernementale», plaident-ils, dans un mémoire déposé dans le cadre du projet de loi visant à renforcer la laïcité de l’État dans les écoles.

«L’évocation d’une telle “radicalisation” des mesures envisagées par l’État n’était pas prévisible, pour la majorité des communautés de foi, et elle affecterait de façon concrète les membres de toutes les communautés qui pratiquent publiquement certaines prières, célébrations ou processions.»

Si l’interdiction de la prière dans la rue n’est pas incluse dans le projet de loi du ministre Bernard Drainville, son collègue Jean-François Roberge y travaille.

Ces communautés relieuses y voient davantage un geste «politique» pour quelques cas particuliers que la réponse à un problème réel de sécurité publique.

«Une telle interdiction nous semble inapplicable, puisqu’elle requiert d’identifier sur le champ ce qui relève d’une pratique religieuse et ce qui relève d’une autre forme de pratique, culturelle ou sociale par exemple», peut-on lire dans le document signé notamment par Mgr Martin Laliberté, de l’Assemblée des évêques catholiques du Québec, Mohamed Labidi, du Centre culturel islamique de Québec, et le père Rafaël Bishara, de l’Église copte orthodoxe Saint-Georges et Saint-Joseph.

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La communauté juive refuse d’être cosignataire

Notons que le Centre consultatif des relations juives et israéliennes a refusé d’être cosignataire de ce mémoire.

Selon eux, les expressions religieuses comme les processions de croix organisées pour le Vendredi saint, un souper d’iftar dans un parc à proximité d’une mosquée, les danses à proximité de synagogues lors de la fête juive de Simchat Torah ou encore les célébrations extérieures en lien avec la fête indienne des lumières devraient pouvoir se poursuivre.

Mais la communauté juive encourage toutefois le gouvernement à légiférer pour empêcher que des prières ne perturbent l’ordre public, bloquent la circulation ou deviennent un moyen de diffuser des discours haineux.

Les Alcooliques anonymes et le yoga

Si les représentants de différentes communautés de foi signataires du mémoire saluent la décision de François Legault de ne pas mettre fin au financement public des écoles confessionnelles, ils déplorent qu’on interdise désormais aux établissements scolaires de louer des salles à un groupe religieux en dehors des heures de classe.

Il s’agit-là d’une mesure découlant de la directive du ministre Drainville qui a banni les locaux de prière des écoles.

«Les groupes qui ont été fondés sur des bases religieuses ou qui ont longtemps fonctionné de manière confessionnelle, comme les Alcooliques anonymes ou le mouvement scout, sont-ils inclus dans les directives du ministère de l’Éducation, et ce, malgré le bien évident qu’ils font? s’interrogent-ils ouvertement. Qui vérifiera si des personnes qui participent à un cours de yoga donnent un sens spirituel, voire religieux, à leur salutation au Soleil?»

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