Interdire ou imposer le voile est une forme d’oppression, selon la députée solidaire Christine Labrie


Patrick Bellerose
Interdire ou imposer le port du voile islamique constitue une forme d’oppression, estime la députée solidaire Christine Labrie.
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Alors que Québec solidaire promet de mettre fin à l’interdiction des signes religieux pour les employés de l’État en position d’autorité, la députée de Sherbrooke a été invitée à se prononcer sur les féministes qui voient dans le voile islamique un symbole de domination de la femme.
«Aux yeux de certaines personnes, ça peut l’être. Mais moi, ce que je considère comme de l’oppression, c’est de dire aux femmes comment s’habiller, que ce soit avec un voile ou avec un autre type de vêtement. Pour moi, on ne doit pas, au Québec, dire comment les femmes doivent s’habiller», a déclaré Mme Labrie jeudi dernier.
Féminisme
Invité à commenter ces propos, hier, le porte-parole de QS n’a pas souhaité reprendre les termes de sa députée ni dire si la Loi sur la laïcité de l’État représentait elle-même une forme d’oppression.
«Ce que Christine a dit, j’étais à ses côtés, c’est que de manière générale notre féminisme à nous, ce n’est pas un féminisme qui dit aux femmes comment s’habiller et que faire ça, selon nous, ce n’est pas cohérent avec le féminisme, a expliqué Gabriel Nadeau-Dubois. Il ne s’agit pas d’étiqueter la loi 21.»
Les femmes, estime-t-il, «doivent avoir le choix de se vêtir comme elles veulent». «Et je pense surtout qu’empêcher une femme d’aller travailler dans une école parce qu’elle pratique une certaine religion ou qu’elle porte un certain signe religieux, je ne pense pas que c’est une bonne chose pour le Québec», dit M. Nadeau-Dubois.
Controverse
Peu après son entrée en poste, la ministre de la Condition féminine, Isabelle Charest, avait causé la controverse en déclarant : «Quand on dicte le port d'un vêtement ou de quelque chose, pour moi, ce n'est pas une liberté de choix. Pour moi, c'est un signe d'oppression».
Elle avait nuancé son propos le lendemain, en déclarant que «pour les femmes qui doivent porter, qui se font dicter par la religion si elles doivent porter le voile, pour moi c’est un signe d’oppression». «Maintenant, je sais qu’il y a des femmes qui choisissent de le porter, c’est leur choix», avait-elle ajouté.
S’il est élu, Québec solidaire s’engage à retirer l’interdiction du port de signes religieux pour les employés de l’État en situation d’autorité, comme les policiers, les juges, les procureurs et les enseignants.
L’interdiction s’appliquerait uniquement pour des raisons de sécurité ou si le signe religieux empêche l’employé de faire son travail, comme dans le cas d’un visage recouvert.
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