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L'article provient de TVA Nouvelles
Société

Interdiction du cellulaire à l’école: des établissements serrent la vis aux membres du personnel

Des enseignants devront montrer l’exemple et s’en servir le moins possible

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Daphnée Dion-Viens et Geneviève Lajoie

2025-08-26T04:00:00Z
2025-08-26T04:19:24Z
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Il n’y a pas que les élèves qui devront se passer de leur cellulaire à l’école dès la rentrée. Dans plusieurs établissements, les enseignants et autres membres du personnel devront aussi montrer l’exemple.

L’interdiction d’utiliser le cellulaire à l’école ne s’applique qu’aux élèves, selon les règles mises en place par le ministre de l’Éducation Bernard Drainville.

Des écoles ont toutefois décidé d’aller plus loin. Au Centre de services scolaire de la Région-de-Sherbrooke (CSSRS), «le personnel est appelé à donner l’exemple en limitant l’usage personnel de son téléphone en présence des élèves», peut-on lire dans la directive à ce sujet.

Les membres du personnel pourront conserver leur appareil pendant la journée de classe afin d’être joints par la garderie en cas d’urgence, par exemple, mais devront éviter de l’utiliser pour texter leur conjoint ou des collègues, explique le secrétaire général du CSSRS, Donald Landry.

«Si quelqu’un est très allergique à un produit et que je suis en compagnie de cette personne-là [...], je ne ferai pas exprès pour tester son allergie, illustre-t-il. C’est vraiment un enjeu de respect des autres; de montrer l’exemple et d’éviter de garder les mêmes habitudes en présence des élèves en classe.»

Le principe est le même au Centre de services scolaire Marie-Victorin, à Longueuil, où les membres du personnel devront aussi montrer l’exemple, indique-t-on.

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• Écoutez aussi cet épisode balado tiré de l'émission de Mario Dumont, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

Consignes plus strictes

Des enseignants rapportent toutefois avoir reçu des consignes plus strictes dans certaines écoles, où les appareils devront être rangés pour la journée sous peine de sanctions, ce qui est loin de faire l’unanimité.

«On a l’impression d’être traités nous-mêmes comme des élèves. On comprend la règle, on voit la pertinence pour les élèves, mais là, ça va trop loin», affirme une enseignante d’une école secondaire de la région de Montréal qui a demandé à ne pas être identifiée en raison de son code d’éthique.

Pour une autre prof du secondaire, le cellulaire demeure «un outil de travail essentiel» en raison du manque d’ordinateurs dans son école, raconte-t-elle. Le téléphone lui permet de prendre les présences en classe, de faire de rapides recherches et d’envoyer des courriels aux parents.

Faire preuve de retenue

À la Fédération des syndicats de l’enseignement, on ne rapporte toutefois pas de situation problématique à ce sujet, du moins pour l’instant.

Son président, Richard Bergevin, rappelle que les adultes n’ont pas les mêmes responsabilités que les élèves, d’où l’importance de pouvoir être joints rapidement. Il est toutefois «normal de faire preuve de retenue dans le contexte actuel», ajoute-t-il.

«Il y a une éthique professionnelle qui dit qu’on doit montrer l’exemple aux élèves et on pense que l’enseignant ne devrait pas se promener avec un cellulaire à la main en présence des élèves [...] Il y a des espaces réservés pour les enseignants qui sont adéquats pour utiliser un téléphone», précise M. Bergevin.

À partir de la rentrée, l’utilisation des cellulaires sera interdite pour les élèves pendant toute la journée, y compris le midi et pendant les pauses, dans toutes les écoles québécoises.

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