Publicité
L'article provient de Le Journal de Québec
Politique

Interdiction des foyers d’ambiance à Québec: les marchands demandent du temps pour s’adapter

Ils estiment possible de développer des appareils non polluants dans les prochaines années, mais l’administration Marchand n’a pas l’intention d’accorder de sursis

Pierre Poulin, directeur général de l’entreprise de Québec Les Foyers Don-Bar, qui vend des foyers d’ambiance depuis 43 ans.
Pierre Poulin, directeur général de l’entreprise de Québec Les Foyers Don-Bar, qui vend des foyers d’ambiance depuis 43 ans. Photo Stevens LeBlanc
Partager
Photo portrait de Stéphanie  Martin

Stéphanie Martin

2024-01-16T05:00:00Z
Partager

Frappés de plein fouet par la nouvelle réglementation de la Ville de Québec qui bannira les foyers d’ambiance, les marchands qui vendent ces appareils demandent du temps pour s’adapter et sont convaincus de pouvoir développer des poêles non polluants dans les prochaines années. Mais l’administration Marchand reste sur ses positions. 

• À lire aussi: Interdiction imminente des nouveaux foyers d’ambiance à Québec

«Il y a des gens qui sont prêts à s’y soumettre et des gens complètement en désaccord avec la réglementation», constate Pierre Poulin, directeur général des Foyers Don-Bar, une entreprise établie à Québec depuis 43 ans et qui fabrique et vend exclusivement des foyers d’ambiance. 

Pour préserver la qualité de l’air, la Ville de Québec a annoncé avant les Fêtes que leur installation serait interdite sur le territoire à partir du 1er janvier 2024 et que leur utilisation serait proscrite en 2030. 

Pierre Poulin a quant à lui appris la nouvelle par «les médias sociaux», au moment de l’annonce. Il déplore que contrairement à la dernière refonte de la réglementation, effectuée sous l’administration précédente et qui épargnait les foyers d’ambiance, l’industrie n’ait pas été consultée. 

Deux ou trois ans pour s’adapter

«On n’est pas contre la réglementation», insiste-t-il, ajoutant que son entreprise veut faire sa part dans la transition climatique. Mais il faut du temps pour s’adapter, dit-il, et il demande à rencontrer les élus de Québec pour leur faire valoir la nécessité d’octroyer un délai de deux ou trois ans sur l’interdiction d’installation, pour avoir le temps d’améliorer les produits. 

Publicité

Une demande appuyée par l’Association des professionnels du chauffage d’appoint. Sa directrice générale, Marie-Claude Bouchard, rappelle que plusieurs manufacturiers proposent des modèles beaucoup moins polluants qu’avant.

En novembre, la vice-présidente du comité exécutif de la Ville de Québec et responsable du dossier, Marie-Josée Asselin, avait indiqué qu’il n’existe aucun foyer d’ambiance peu polluant. M. Poulin soutient qu’au contraire, certains modèles se rapprochent beaucoup de la norme. «Il y a des alternatives», dit-il à sa clientèle, à qui il conseille d’ailleurs d’attendre. 

Les Foyers Don-Bar évaluent actuellement «les impacts financiers que ça va représenter» de faire des modifications mécaniques aux foyers pour que les futurs modèles émettent moins de particules, mais M. Poulin demeure convaincu que c’est faisable.

Pas de sursis, tranche Marchand 

Au cabinet du maire Bruno Marchand, l’attaché de presse Thomas Gaudreault indique que la Ville est prête à rencontrer les marchands qui le souhaitent. Mais il n’est pas prévu d’accorder de sursis, en raison de l’urgence d’agir. «On comprend la situation dans laquelle sont placés quelques commerces, mais notre rôle est aussi de penser de façon plus globale à la santé de notre ville. [...] L’interdiction sera en vigueur à partir de 2030, ce qui permettra à la fois aux citoyens et aux commerçants d’adapter leurs produits.»

Photo Stevens LeBlanc
Photo Stevens LeBlanc
Le temps de bannir les foyers en ville

De son côté, le président de l’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique, André Bélisle, estime que la crise climatique nous force à revoir complètement nos façons de faire. Pour lui, les foyers au gaz et au bois, de toutes sortes, n’ont plus leur place en ville. 

«Avec le réchauffement de l’atmosphère, même si on a encore des hivers, il y a toujours plus d’humidité, plus de couvert nuageux. Cela garde la pollution en basse altitude», explique-t-il.

Il salue la réglementation de la Ville de Québec. M. Belisle souligne que d’autres villes ont déjà pressé le pas et ont des règlements beaucoup plus restrictifs.

Vous avez un scoop à nous transmettre?

Vous avez des informations à nous communiquer à propos de cette histoire?

Écrivez-nous à l'adresse ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.

Publicité
Publicité