Intelligence artificielle: le générateur de vidéos Sora suscite des craintes en vue des élections américaines


Cédric Bélanger
La création de Sora, un robot d’intelligence artificielle capable de créer des vidéos étonnantes de réalisme sur une simple demande écrite, fait craindre des dérapages en vue de l’élection présidentielle américaine.
S’il salue l’avancée technologique que représente le nouvel outil dévoilé par l’entreprise OpenAI, le professeur Christian Gagné, un expert en intelligence artificielle qui enseigne au département de génie électrique et génie informatique de l’Université Laval, s’inquiète de l’impact que pourrait avoir la production de fausses vidéos (deep fakes) par des agents extérieurs sur le duel anticipé entre Joe Biden et Donald Trump.
«Le plus gros risque de ce genre de technologies, c’est l’usage que peuvent en faire des groupes mal intentionnés», avance-t-il.
«Tu manipules 1 ou 2% des électeurs et tu es capable de changer l’issue de l’élection.»
Pas accessible... pour l’instant
«Sora peut générer des scènes complexes avec plusieurs personnages avec des mouvements de caméra spécifiques. Il peut comprendre une requête lancée par un utilisateur et la façon dont interagissent différents éléments dans le monde réel», décrit l’entreprise sur son site web.
Plusieurs séquences ont été publiées sur les plateformes de l’entreprise. On peut y voir une femme se balader dans Tokyo, des mammouths marcher dans la neige ou un homme en train d’explorer un désert de sel.
Pour le moment, Sora n’est pas encore accessible au public. Selon OpenAI, l’outil est conçu pour un usage interne afin d’évaluer ses risques, notamment dans un contexte où la mésinformation et le contenu diffamatoire circulent beaucoup en ligne.
«On n’arrête pas le progrès, ça va nous amener ailleurs et je suis certain qu’à moyen ou long terme, ça sera bénéfique, mais nous sommes dans une situation où il faut maîtriser la chose, l’apprivoiser et la contenir pour éviter les dérapages comme ce qu’on envisage pour les élections», croit Christian Gagné.
Le gros bon sens
Pour le commun des mortels, Sora pourrait devenir un outil de divertissement permettant notamment de créer des vidéos à partir de vieilles photos, donne en exemple M. Gagné.
Le professeur estime cependant que Sora devra être encore perfectionné.
«Il produit des vidéos qui sont réalistes, mais ça ne respecte pas nécessairement la physique ou le gros bon sens. Sur le site de Sora, on voit des archéologues extraire une chaise en plastique du sol. Ça ne fait pourtant pas 2000 ans qu’on produit du plastique. En plus, ce qui devient aberrant, c’est que la chaise n’est pas rigide.»
Avec des informations de BFMTV.
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