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L'article provient de Le Journal de Québec
Techno

Intelligence artificielle: «la valeur du travail fait par les humains va diminuer», dit Yoshua Bengio

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TVA Nouvelles

2024-05-01T16:04:52Z
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La présence de plus en plus importante de l'intelligence artificielle (IA) sur le marché du travail pourrait causer des «remous sociaux importants», selon Yoshua Bengio.

En entrevue à l’émission «Salut Bonjour», l’expert évoque que de nombreux emplois de travailleurs de bureaux seront remplacés et automatisés au cours des prochaines années.

«On pensait auparavant aux gens au niveau physique, mais là c’est vraiment au niveau cognitif, les gens qui font du travail de bureau [qui seront remplacés]», dit-il.

«Le risque important c’est que la valeur du travail fait par les humains va diminuer par rapport au rendement qui viennent du capital, c’est-à-dire des investissements et des gens à qui appartiennent ces machines-là, continue-t-il. Ça pourrait créer vraiment des remous sociaux importants et il faut s’en occuper avant que ça arrive, si jamais ça arrive.»

Celui qui a reçu la médaille d’honneur de l’Assemblée nationale du Québec mardi soutient que la récente prise de conscience des gouvernements en ce qui a trait aux risques liés à l’IA n’est pas assez drastique.

«Toutes les transformations qui s’en viennent, que ce soit dans le monde du travail, l’éducation, la sécurité nationale, en général, les gouvernements commencent à être plus conscients qu’il faut s’en occuper, avance-t-il. Mais le niveau de priorité est relativement faible par rapport à l’ampleur de ce que ça pourrait apporter.»

Les risques de dérapages sont déjà très importants avec la technologie qui existe aujourd’hui.

«J’ai vu récemment des images avec ma voix qui disait des choses que je n’aurais jamais dites et c’est sûr qu’on va en voir de plus en plus de ça et on n’est pas bien préparés. Il faut que les gens comprennent qu’on va être inondés de faussetés qui sont des convaincantes.»

La récente entente d’OpenAI avec plusieurs médias pour former ChatGPT au «journalisme» inquiète particulièrement le chercheur qui y voit un risque pour la démocratie.

«La vérité, c’est le nerf de la guerre pour la démocratie, mentionne-t-il. Si on ne se fait plus confiance en étant inondé de choses qui sont peut-être là pour nous manipuler ou nous plaire, comment est-ce qu’on peut avoir un débat collectif pour les grandes décisions qu’on doit prendre?»

«L’enjeu c’est qu’on laisse les choses aller selon les forces du marché, mais on devrait réaliser qu’on a la possibilité d’agir sur notre futur, de faire des choix collectifs, plutôt que de laisser aller le cours des choses», ajoute-t-il.

Voyez l’entrevue complète dans la vidéo ci-dessus

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