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L'article provient de TVA Nouvelles
Société

Inspection en plein Grand Prix: des restaurants disent avoir perdu des dizaines de milliers de dollars

Ce sont des clients «fous de rage» qui ont été obligés de quitter des terrasses fermées par des inspecteurs vendredi soir

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Photo portrait de Olivier Faucher

Olivier Faucher

2024-06-09T00:12:38Z
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Des restaurateurs du centre-ville ont perdu des dizaines de milliers de dollars en raison de la fermeture de leur terrasse vendredi soir par le Service de sécurité incendie de Montréal (SIM) lors du week-end le plus payant de l’année.

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«En revenus, je pense avoir perdu 10 000$ à 15 000$ hier soir. Mais l’argent, je m’en fous. On a surtout perdu la face, Montréal et tout le centre-ville. C’est bien plus cher que de perdre de l’argent», fustige Alain Creton, propriétaire du restaurant Chez Alexandre, sur la rue Peel.

Alain Creton, propriétaire de Chez Alexandre.
Alain Creton, propriétaire de Chez Alexandre. MARIO BEAUREGARD/AGENCE QMI

Ce dernier compte parmi les quatre établissements à qui le SIM a ordonné vendredi soir vers 21h de fermer immédiatement leur terrasse, en plus de leur imposer une amende de 1000$, en raison des marquises en toile qui se situaient à moins de trois mètres des bâtiments.

L’intervention a suscité un tollé sur les réseaux sociaux, en plus d’être dénoncée par Ensemble Montréal, qui forme l’opposition officielle à l’hôtel de ville de Montréal.

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  • Écoutez le conseiller Serge Sasseville, qui est en beau fusil, au micro de Richard Martineau via QUB :

Selon le SIM, ces restaurants ont toutefois reçu un premier avertissement de non-conformité il y a une semaine et demie, mais n’ont pas apporté les correctifs nécessaires.

Certaines des terrasses, toujours très populaires lors du week-end du Grand Prix, étaient pleines à craquer vendredi soir de clients qui dépensent souvent d’importantes sommes d’argent pendant cet événement sportif. Au Café Ferreira, 42 autres clients étaient attendus pour le dernier service de la soirée.

La terrasse du Café Ferreira avant l’inspection du SIM qui a forcé le retrait de la marquise vendredi soir.
La terrasse du Café Ferreira avant l’inspection du SIM qui a forcé le retrait de la marquise vendredi soir. PHOTO FOURNIE PAR SANDRA FERREIRA

«Ça nous a fait perdre un bon 15 000$, soutient la directrice des opérations Sandra Ferreira. Les clients étaient fous de rage contre la situation. Ils voulaient protester aux inspecteurs.»

Chez Ibérica, qui compte aussi parmi les établissements touchés, le gérant Christopher Ramirez estime aussi que les pertes ont pu monter à près de 10 000$ vendredi soir.

«Les inspecteurs sont vraiment venus au pire moment. Ce n’était pas vraiment un environnement cool pour la F1», se désole M. Ramirez.

  • Écoutez le propirétaire du restaurant Chez Alexandre, sur la rue Peel via QUB :
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À la merci de la pluie

Les terrasses ont pu rouvrir samedi, mais sans marquise. Or, le Café Ferreira avait accepté des dizaines de réservations sur sa terrasse qui pourraient maintenant être annulées à cause du mauvais temps, alors que la pluie est attendue jusqu’à la fin du week-end.

«S’il pleut, on parle de 100 000$ de pertes», estime Mme Ferreira.

Le Café Ferreira et Chez Alexandre ont chacun déboursé 40 000$ pour leur terrasse respective pour l’été, en tenant compte qu’elles seraient protégées de la pluie tout l’été.

«C’est tout du mobilier qui n’est pas fait pour être à la pluie. On avait des haut-parleurs intégrés. Il y avait de l’éclairage», explique Mme Ferreira.

MARIO BEAUREGARD/AGENCE QMI
MARIO BEAUREGARD/AGENCE QMI
Imbroglio avec la Ville

Selon Mme Ferreira, la Ville de Montréal avait pourtant autorisé début avril les marquises sur ces quatre terrasses de la rue Peel comme mesure de mitigation alors qu’un énorme chantier perturbe l’intersection avec la rue Sainte-Catherine à quelques mètres au sud.

Il faut savoir qu’au cours des éditions précédentes du Grand Prix, ces terrasses étaient présentes, mais dans la rue Peel qui était alors fermée à la circulation. Le chantier à proximité a empêché la piétonnisation cette année.

«Quand la rue est ouverte, le plus loin que les terrasses peuvent aller, c’est l’espace qui est normalement prévu pour le stationnement des véhicules. Ils ont été obligés de tasser la terrasse plus proche de l’édifice et c’est là que les marquises deviennent problématiques», a expliqué Guy Lapointe, porte-parole du SIM.

Selon ce dernier, la distance de trois mètres doit être respectée, car en cas d’incendie sur la terrasse, le feu pourrait se propager de la marquise aux bâtiments.

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