Insolvabilité: le nombre de dossiers atteint un sommet en quinze ans

L’année 2024 aura été difficile sur le plan financier. Au point où jamais le pays n’avait enregistré autant de cas d’insolvabilité (consommateurs et entreprises) depuis la récession de 2009, il y a 15 ans.

C’est ce que soutient l’Association canadienne des professionnels de l’insolvabilité et de la réorganisation (ACPIR) sur la base des plus récentes données du Bureau du surintendant des faillites (BSF).

Le surintendant des faillites dénombrait un total de 137 295 dossiers d’insolvabilité de consommateur déposés en 2024. Il s’agit d’une augmentation de 11,4% par rapport à 2023, soit une moyenne de 375 nouveaux dossiers par jour.

Le Québec, 2^e après l’Ontario

Ces données témoignent, selon l’ACPIR, de pressions financières croissantes sur le portefeuille des Canadiens en situation économique de plus en plus difficile.

De toutes les provinces, c’est l’Ontario qui a enregistré en 2024 la plus forte augmentation du nombre de dossiers d’insolvabilité de consommateur. On parle de 51 637 dossiers, une hausse de 17,8% par rapport à 2023.

Viennent ensuite le Québec, avec une augmentation de 12,1% des insolvabilités de consommateur et 34 290 dossiers déposés, et l’Île-du-Prince-Édouard, avec une augmentation de 11,4% et 559 dossiers déposés.

Des entreprises fragiles

La situation financière des entreprises paraît tout aussi fragile si l’on se fie aux dernières données du BSF.

Le nombre de dossiers d’insolvabilité d’entreprise a nettement augmenté en 2024. À la fin de l’année, un sommet de 6188 dossiers avait été déposé, constituant une hausse de 28,6% (ou 1400 dossiers) par rapport à 2023.

Encore là, jamais en 15 ans le surintendant des faillites n’avait reçu autant de dossiers d’entreprise. Par ailleurs, leur nombre reste supérieur de 68,2% à celui d’avant la pandémie, en 2019.

Certains secteurs ont été plus durement touchés que d’autres en 2024. Ce sont les secteurs de la construction (+205 dossiers par rapport à 2003), du transport et de l’entreposage (+198) ainsi que des services d’hébergement et de restauration (+163).

Le secteur de la construction représente à lui seul la plus grande part des cas d’insolvabilité en 2024, soit pas moins de 14,3% d’entre eux.