Inondations: quel est le meilleur moment pour se préparer?


Félix Desjardins
Avant la fonte des neiges et la crue printanière, assurez-vous que votre maison est bien protégée des inondations, un sinistre de plus en plus fréquent au pays.
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Beaucoup de propriétaires québécois ont appris une leçon à la dure l’été dernier. La tempête Debby, événement climatique le plus coûteux de l’histoire de la province, a laissé de graves séquelles sur le parc immobilier.
«Les gens ne sont souvent pas préparés pour ce genre d’événemens puisqu’ils n’ont jamais vécu une telle situation, estime Marc Tannous, directeur d’agence pour la compagnie d’assurances Allstate. Un Canadien sur 10 a déjà été touché par une inondation et ça va juste augmenter à cause des changements climatiques.»

Puisque les phénomènes météorologiques causant des inondations ne peuvent être anticipés des mois à l’avance, le meilleur moment pour se préparer à cette éventualité est maintenant.
Un parc immobilier à risque

L’Institut climatique du Canada a récemment lancé un avertissement aux gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux: plusieurs centaines de milliers de logements pourraient être construits en zone inondable dans les prochaines années si aucun changement n’est apporté aux politiques en vigueur.
«La construction domiciliaire dans des zones à haut risque ne concerne pas seulement les propriétaires: elle engendre également des coûts pour l’État et l’ensemble de la société, que ce soit par la hausse des primes d’assurance ou par le financement à même l’assiette fiscale du rétablissement après sinistre», avertit l’Institut dans un rapport publié en février.
Par ailleurs, au mois de juin dernier, le gouvernement Legault a mis à jour le cadre réglementaire applicable aux zones inondables, faisant passer le nombre de logements à risque de 22 000 à 77 000 dans la province. Ce changement a entraîné une perte foncière totale évaluée à 18,4 milliards de dollars.
Au-delà des répercussions financières des inondations, leur impact psychosocial est indéniable: une enquête de 2019 menée par l’Institut national de santé publique du Québec a révélé que 44% des personnes sinistrées présentaient des symptômes de modérés à élevés de stress post-traumatique.
Un sous-sol à repenser

Pour plusieurs, le sous-sol, étage le plus vulnérable aux inondations, sert de débarras. D’autres préfèrent maximiser leur espace en y aménageant une salle d’entraînement, un bureau ou un cinéma maison. Peu importe votre utilisation du sous-sol, il serait judicieux de mieux protéger vos effets personnels qui s’y retrouvent.
Remplacer ses boîtes en carton par des boîtes imperméables en plastique, ne laisser aucun objet de valeur directement sur le sol, faire l’acquisition d’armoires et étagères à l’épreuve de l’eau: voilà quelques conseils qui pourraient vous permettre d’éviter le pire en cas de catastrophe.
L’installation de détecteurs de fuite d’eau est aussi devenue incontournable afin de repérer le problème avant qu’il ne soit trop tard.
«L’ajout d’un détecteur d’eau peut donner un rabais de 10 ou 12% sur vos assurances annuelles, précise Marc Tannous. En quelques années, ça rembourse le coût du détecteur.»