Initiations dégradantes: le but de la commission n'était pas de faire ressortir les histoires, dit Charest

Gabriel Côté | Agence QMI
Après le passage de cinq témoins à la commission parlementaire sur les allégations d’initiations violentes dans le milieu du hockey junior, le gouvernement Legault considère qu’il en a assez entendu. Il a donc refusé la demande de l’opposition qui réclamait que les travaux du comité se poursuivent.
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«Je pense qu’hier on a entendu cinq groupes. On a de l’information pertinente pour travailler et améliorer les choses», a expliqué jeudi la ministre responsable du Sport, Isabelle Charest, avant son entrée au Salon bleu.
Quand on lui a fait remarquer qu’aucun joueur n’est venu témoigner à la commission mercredi, Mme Charest a exprimé qu’elle ne «pense pas que l’objectif de ce mandat-là était de faire ressortir les histoires».
«Le mandat de cette commission était de voir si on a les éléments en place pour améliorer les choses. On a pu entendre les différentes organisations pour voir ce qu’elles ont mis en place suite à des événements», s’est-elle justifiée.
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Puis, la ministre a souligné que les faits qui ont été rapportés récemment sont l’affaire du passé et que «les événements les plus récents sont en 2014». Depuis, des mécanismes ont été mis en place pour tenter de régler le problème, a-t-elle ajouté, dont l’Officier indépendant des plaintes et la politique d’intégrité. Pour l’heure, l’important est selon elle de mesurer l’efficacité de ces mesures et d’y apporter les améliorations nécessaires.
Mercredi, le commissaire de la Ligue de hockey junior majeur du Québec, Gilles Courteau, a annoncé que la ligue travaille à l’élaboration d’un «code du vestiaire» en vue de la prochaine saison, dans l’objectif de mettre fin à la «culture secrète du vestiaire».
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Du travail «bâclé», croit Marissal
Le député qui avait demandé que le mandat de la commission soit prolongé afin d’entendre d’autres témoins, Vincent Marissal, est très déçu par la décision des députés du gouvernement qui siégeaient sur le comité.
«On a entendu cinq témoins. On a beaucoup plus de questions que de réponses ce matin. Moi, je pensais qu’on s’était entendu avec la CAQ pour commencer le travail, pas le bâcler. Malheureusement, c’est ça qu’on fait», a-t-il déploré.
M. Marissal estime qu’une prolongation des travaux aurait permis de connaître «l’autre côté de la médaille», c’est-à-dire le point de vue des joueurs, mais également d’entendre des psychologues sportifs, et l’Officier des plaintes.
À propos de cette dernière instance, le député solidaire a remarqué qu’il s’agit d’un mécanisme «trop jeune pour dire qu’il ne fonctionne pas.»
«Mais, moi j’ai proposé d’explorer la possibilité que ça devienne un commissaire nommé par l’Assemblée nationale, un vrai commissaire avec une vraie personne, parce que pour le moment, c’est un bureau», a-t-il soufflé.