Ingérence de la Chine: l’attitude de Trudeau est inacceptable et inexplicable


Mario Dumont
Voilà plus d’une semaine qu’ont été révélées au public les découvertes de nos services de renseignement concernant l’ingérence de la Chine dans les élections canadiennes. L’apathie du premier ministre Trudeau est inexplicable. Et inacceptable.
De tous les chapeaux portés par un premier ministre, celui de gardien des institutions démocratiques demeure l’un des plus importants. L’idée qu’une puissance étrangère viennent interférer dans notre processus électoral inquiète grandement la population, et avec raison.
La Chine n’a pas seulement lancé des fausses nouvelles à travers les réseaux sociaux. Ça, c’est du déjà-vu, inquiétant, mais plus indirect comme interférence. Cette fois-ci, la Chine a joué à deux mains dans le processus électoral de plusieurs circonscriptions. Financement en argent, embauche d’organisateurs «faux bénévoles» et même tentative d’influencer le vote de milliers d’électeurs d’origine chinoise, l’action a été directe et concrète.
Une visée précise
Ce qui est encore plus inquiétant, c’est que la Chine ne visait pas simplement à déranger. Elle visait des objectifs précis. Il fallait se débarrasser de députés critiques à l’endroit du régime communiste de Pékin.
Elle visait même un résultat électoral pour le Canada qui serait idéal pour ses intérêts politiques. Selon les documents obtenus, la Chine voulait éviter un gouvernement conservateur, dont l’approche est plus hostile au régime. Elle voulait éviter la formation d’un gouvernement majoritaire qui est plus fort et plus à même d’établir des politiques musclées.
La consule de Chine à Vancouver se vante d’avoir eu la tête d’au moins deux députés conservateurs. Les conservateurs jugent en avoir échappé huit à cause de l’interférence. La vérité, c’est qu’on ne le saura jamais.
Quel est le nombre exact de sièges qui a basculé à cause de ceci ou de cela... impossible devinette! Néanmoins, le fait qu’une puissance étrangère ait joué dans nos élections, visant un but précis quant au résultat, constitue un outrage énorme. Le fait qu’ils semblent avoir eu gain de cause, ne fût-ce que dans une seule circonscription, doit soulever l’opprobre de tout notre Parlement.
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Libéraux à côté de la voie
La faiblesse de la réponse de Justin Trudeau a été couplée d’une déclaration très inquiétante d’une députée libérale. Jennifer O’Connell a reproché aux conservateurs de vouloir approfondir cette affaire. Selon elle, il s’agirait d’un comportement de mauvais perdant qui refuse de reconnaître le résultat électoral, comme Donald Trump.
Cette députée est indigne de son siège. Ne pas reconnaître la gravité de cette affaire et la ramener à une question de jeu partisan est loin d’être à la hauteur d’une élue dans le Parlement d’un pays du G7. Néanmoins, lorsqu’une personne au faible jugement s’ouvre ainsi sur la place publique, j’ai toujours tendance à croire qu’elle a entendu ce genre de propos circuler dans son équipe.
J’ose croire que Justin Trudeau et ses ministres seniors ne laisseront pas une bêtise du genre se répandre. Ils doivent rapidement faire comprendre la gravité de la situation et lancer une offensive pour protéger le Canada.