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L'article provient de Le Journal de Montréal
Affaires

Infos camouflées sur Ticketmaster: l’entreprise de vente de billets accepte de dédommager 40 000 clients

Steve Abihsira a acheté ses billets sur la plateforme Fan-to-Fan de Ticketmaster.
Steve Abihsira a acheté ses billets sur la plateforme Fan-to-Fan de Ticketmaster. Photo Agence QMI, Joël Lemay
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Nicolas Saillant

2022-12-06T22:55:31Z
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Un recours collectif contre le site de revente de billets Ticketmaster permettra à près de 40 000 clients de recevoir un crédit de 10$, une compensation dérisoire comparée aux 500$ initialement demandés.  

• À lire aussi: Revente de billets: Ticketmaster devra se défendre pour des infos camouflées

«Je crois que le règlement est favorable», estime tout de même l’avocat qui a piloté le dossier, Me Joey Zukran. Ce dernier a initié un recours collectif en juin 2021 après qu’un acheteur de billets sur le marché de la revente ait réalisé que Ticketmaster avait camouflé de l’information lors de son achat. 

Selon le recours collectif, la plateforme offrait des billets à la revente plus chers que le prix initial – ou marché primaire - sans indiquer clairement l’information sur le prix de départ du billet. Par exemple Steve Abihsira, l’instigateur de la procédure, a fait valoir que Ticketmaster avait laissé croire que le prix de son siège au Centre Bell était de 650$ alors que sur le billet, le montant était de 350$. Il avait déboursé 1675,80$ pour deux billets du Canadien. 

Règlement de 500 000$

Après l’approbation de l’action collective par la Cour supérieure, Ticketmaster et l’avocat du demandeur se sont entendus pour un règlement du dossier. Ainsi, les parties ont proposé qu’un crédit de 10$ soit versé aux 39 000 clients du Québec qui ont acheté un billet de revente à un prix supérieur à celui annoncé sur le marché primaire entre juin 2018 et mai 2022. 

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Il s’agit d’un montant bien moins important que ce à quoi s’exposait la plateforme au départ puisque 500$ par clients en dommage punitif était demandé pour cette faute alléguée. En réponse, Me Zukran plaide l’adage selon lequel la pire des ententes vaut le meilleur des procès. 

«Le risque était d’obtenir zéro», illustre Me Zukran. Il fait valoir que son client, à la tête des membres du groupe, a signé l’entente. «Il est satisfait», assure-t-il. 

Sauf que les frais d’avocat dans ce dossier représentent un montant non négligeable de 21% de l’entente, soit 106 000$ plus taxe. Une fois de plus l’avocat qui a piloté le dossier estime qu’il s’agit d’un montant «raisonnable» qui se trouve dans le plus bas des fourchettes applicables par la jurisprudence. 

Sans admission

Le crédit de 10$ est toutefois offert sans jamais que la plateforme ne reconnaisse de faute. «Nous sommes convaincus depuis le début du dossier que Ticketmaster n’a pas violé la Loi sur la protection du consommateur», a répété l’avocat de l’entreprise en salle d’audience, Me Christopher Richter. 

Reste que Ticketmaster a décidé de changer ses pratiques partout au Canada depuis cet été en raison de ce recours collectif. «Ceci est une concession majeure», indique Me Zukran. 

Le juge a pris l’entente en délibéré tout en indiquant qu’elle serait entérinée d’ici la semaine prochaine. 

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