Indonésie: des milliers de manifestants dénoncent les coupes budgétaires

AFP
Des milliers d'Indonésiens ont de nouveau manifesté vendredi dans tout le pays pour protester contre les énormes coupes budgétaires décidées par le président Prabowo Subianto visant à financer notamment un coûteux programme de repas gratuits.
Les appels à manifester sont devenus viraux sur les réseaux sociaux en début de semaine, accompagnés d'appels à la grève pour la journée de vendredi, avec notamment le hashtag DarkIndonesia.
Des manifestations à l'appel de DarkIndonesia («Indonésiens dans la pénombre») se sont déroulées dans plusieurs grandes villes, dont Jakarta, Surabaya et Yogyakarta.
«Je crois que tous les Indonésiens qui ont du cœur, de l'esprit et des principes moraux seront inquiets de voir la situation actuelle», a déclaré à l'AFP Rendra Setiawan, le coordinateur de la manifestation à Yogyakarta.
«Cette inquiétude est le résultat de l'incompétence du nouveau gouvernement à résoudre les problèmes de la nation», a-t-il ajouté.
À Surabaya, dans l'est de la grande île de Java, des centaines de manifestants, dont de nombreux étudiants en t-shirts noirs, portaient des banderoles dénonçant les «Mauvaises notes pour le gros gouvernement» et «Un président, de nombreux incidents».
Les manifestations ont débuté plus tôt cette semaine suite à l'ordre du président Prabowo Subianto de réduire de façon drastique les budgets des ministères.
Fin janvier, Prabowo a exigé d'énormes économies de 306,7 milliards de roupies (17,9 milliards d'euros) sur les dépenses de bureau, les cérémonies et autres déplacements dans l'ensemble des ministères.
Selon des analystes, l'argent économisé devrait servir à financer les promesses électorales du président, notamment l'ambitieux programme de repas gratuits pour les scolaires. Pour la seule année 2025, la facture de ce programme atteindra 4,2 milliards d'euros.
Jeudi, après une manifestation devant le palais présidentiel, des manifestants ont été reçus par le secrétaire d'État Prasetyo Hadi, qui a promis qu'il soumettrait leurs revendications au gouvernement.