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L'article provient de TVA Nouvelles
Affaires

Indice des prix à la consommation: «C’est un peu décourageant», selon un boucher d’expérience sur les augmentations des prix de la viande depuis un an

Le propriétaire de la boucherie et poissonnerie Terre et Océan, Carlos Dighlawi, doit composer avec des hausses 25% à 30% sur certaines coupes de viande depuis quelques semaines.
Le propriétaire de la boucherie et poissonnerie Terre et Océan, Carlos Dighlawi, doit composer avec des hausses 25% à 30% sur certaines coupes de viande depuis quelques semaines. Photo Mathieu Boulay
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Mathieu Boulay

2025-09-17T04:00:00Z
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Les consommateurs doivent composer avec des hausses de prix sur la viande pouvant aller jusqu’à 30% alors que le Québec a présenté le plus haut taux d’inflation (2,7%) au Canada au mois d’août.

«Je vois des hausses de 25% à 30% depuis quelques semaines. C’est assez décourageant, mentionne le propriétaire de la boucherie et poissonnerie Terre et Océan, Carlos Dighlawi. Je n’ai jamais vu des prix aussi élevés en plus de 20 ans.»

C’est plus du triple (7,2%) du taux dévoilé dans le rapport mensuel de l’Indice des prix à la consommation (IPC) publié mardi. La cause principale est l’augmentation du prix du bœuf frais ou surgelé (+12,7%) et de la viande transformée (+5,3%).

Les prix de M. Dighlawi ont connu une hausse importante de façon inattendue il y a trois semaines.

«Mon fournisseur m’a mentionné que la rareté du bœuf sur le marché faisait grimper les prix», explique le boucher.

Par exemple, l’an dernier, un rôti français de taille moyenne était vendu 25$. Le même morceau de viande est maintenant vendu 48$. En raison de ses prix plus dispendieux, l’homme d’affaires de Blainville a remarqué certains changements de comportement chez ses clients.

«Mes ventes de porc ont augmenté de 8%, ajoute M. Dighlawi. De plus, certains clients ont commencé à me demander de peser leur viande afin de connaître le montant de leur achat.»

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Pas au bout de nos peines

Le prix du bœuf ne risque pas de diminuer de sitôt, selon un expert en agroalimentaire.

«On ne s’attend pas à un équilibre entre l’offre et la demande avant le début de 2027 au minimum», explique Sylvain Charlebois.

En raison des hausses des frais d’exploitation, plusieurs producteurs ont décidé de se départir de leur cheptel à gros prix dans les dernières années, mais ceux-ci n’ont pas été remplacés.

«Ce n’est pas facile pour eux s’ils souhaitent investir dans leur troupeau», ajoute-t-il.

Le Québec fin seul

Pour revenir au rapport de l’IPC, le Québec détient encore le taux d’inflation le plus élevé au Canada à 2,7%, une légère hausse de 0,4% par rapport au mois dernier (2,3%).

Au Canada, l’inflation a grimpé de 1,9% durant la même période alors que l’augmentation avait été de 1,7% en juillet. Cette accélération est surtout attribuable à une baisse moins marquée des prix de l’essence.

Il faut regarder les prix de l’essence qui ont baissé de 12,7% en août par rapport à l’an dernier. En juillet, cette chute était plutôt de 16,1%. Cette variation a suffi à faire grimper légèrement l’indice global. Excluant l’essence, l’Indice des prix à la consommation (IPC) a augmenté de 2,4% en août, un rythme légèrement inférieur à celui des trois mois précédents (2,5%).

Les fruits frais (-1,1%), les services de voyage (-3,8%), les billets d’avion (-7,6%) et la téléphonie cellulaire (-1,2%) ont connu des baisses alors que les vêtements et les chaussures (1,7%) ont affiché des hausses.

Le prix des viandes en hausse à l’épicerie (entre août 2024 et août 2025)

  • Bacon: +13%
  • Bœuf: +12,7%
  • Jambon: +8%
  • Porc: +5,7%
  • Poulet: +4,4%

– Avec la collaboration de Charles Mathieu, Bureau d’enquête

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