[EN IMAGES] Projet de 2,24 G$: incursion au cœur du colossal chantier du nouveau complexe hospitalier de Québec


Simon Baillargeon
Le colossal chantier du nouveau complexe hospitalier (NCH) de Québec roule à plein régime après avoir été freiné par la pandémie et toutes les conséquences qui en ont découlé. Déjà, plusieurs installations et pavillons ont été livrés, mais il reste encore l’immense bâtiment des soins critiques à construire, notamment. Le Journal vous emmène au cœur de l’un des plus importants projets cliniques et immobiliers de la province, et assurément le plus gros chantier à Québec, pour constater l’avancement des travaux.
Le «gros morceau» en construction
Alors que plusieurs pavillons sont terminés, c’est au tour du «plus gros morceau» du gigantesque projet de prendre forme: le bâtiment des soins critiques. D’une superficie de 150 000 m2, il hébergera entre autres l’urgence ainsi que plusieurs autres «secteurs de proximité qui sont vraiment utilisés par la plupart de nos patients», résume la directrice générale adjointe du NCH, Christine Mimeault. Après leur arrivée dans un grand hall lumineux, les patients retrouveront donc les services comme l’imagerie médicale, la radiologie ou la radiographie. S’ajoutent aussi des salles de blocs opératoires, dont le nombre passera de 20 à 30, réparties sur deux niveaux. L’équipement électromécanique est rassemblé dans un seul endroit et occupera un étage entier à lui seul. «C’est une façon de ne pas se disperser partout. [...] C’est une façon de faire vers laquelle on devrait tendre dans nos projets. C’est plus efficace», pointe le directeur général du bureau de projet du NCH à la Société québécoise des infrastructures, Robert Topping.


Des «maquettes» grandeur nature
Au beau milieu du chantier du bâtiment des soins critiques, une pièce déjà terminée détonne dans le décor. Le lieu, fermé et étanche, sert à faire des tests pour les futurs travailleurs qui l'occuperont. Rien n’est laissé au hasard pour le futur hôpital. «On a à peu près une trentaine de salles d’intervention qui vont ressembler à cet espace-là dans l’environnement. Au lieu de construire toutes les 30 et que l’équipe arrive en disant: on aurait donc dû changer tel emplacement, on fait une simulation. Les gens viennent visiter, on fait un consensus du groupe des secteurs cliniques et on réajuste nos plans. Ensuite, on construit les 29 autres salles pour s’assurer de pas répéter [les erreurs]», souligne Mme Mimeault. Une salle de soins intensifs a même été érigée au bureau de projet «pour s’assurer de la performance et de l’efficience» des lieux, ajoute Mme Mimeault.
Des retards et une augmentation de coût
Le bâtiment des soins critiques recevra ses premiers patients près de trois ans après la date initialement prévue au calendrier. Il devait être achevé à la fin de 2023, mais ne le sera qu’en 2026. Suivra une «phase d'activation» de quelques mois afin de s'assurer que tout est fonctionnel. «La pandémie et la suite des conditions du marché, la rareté de la main-d’œuvre, la rareté des matériaux» ont affecté l’échéancier, a expliqué M. Topping, avec en toile de fond la surchauffe du domaine de la construction dans la province. Il a notamment fallu changer les plans à la demande du gouvernement du Québec pour être aux normes en cas d’une éventuelle pandémie. Des appels d’offres ont aussi dû être annulés et recommencés depuis le début. On a également ajouté des nouvelles technologies et mis à niveau des équipements. La facture totale a grimpé de 271 millions$, passant de 1,967 milliard$ à 2,24G$.


Des chiffres qui donnent le vertige
Le nouveau complexe hospitalier viendra regrouper toutes les activités de L'Hôtel-Dieu de Québec et celles de l'Hôpital de l'Enfant-Jésus. Un projet imposant qui peut donner le vertige quand on s’attarde à certains éléments bien précis.
Pas moins de 15 000 bétonnières y ont livré leur chargement depuis les débuts des travaux. Environ 3000 autres seront encore nécessaires.
Seulement dans le bâtiment des soins critiques, 100 000 feuilles de gypse seront utilisées. Selon Robert Topping, «dans un contexte de pénurie de matériaux et d’inflation», il n’était pas toujours facile de mettre la main sur le matériel et l’équipement nécessaire.
Une soixantaine d’unités de ventilation seront installées au quatrième étage du bâtiment des soins critiques. Chacune est aussi imposante qu’un camion-remorque de 53 pieds.
Lors du passage du Journal, près de 500 travailleurs étaient à l’œuvre un peu partout sur le chantier. L’an prochain, ce chiffre grimpera à près de 700, selon M. Topping.


Le projet en quelques dates marquantes
- Mars 2013 : Annonce du projet
- 2017 : Les travaux de la phase 1 (centre intégré de cancérologie) démarrent
- 2020 : Livraison de la plateforme clinicologistique ainsi que de la centrale d’énergie et du bâtiment des génératrices
- 2021 : Livraison de l’hôtellerie hospitalière
- 2022 : Accueil du premier patient au bâtiment du Centre intégré de cancérologie
- 2023 : Livraison du Cyclotron
- 2025-26 : Livraison prévue du pavillon D, le «trait d’union» entre l’Hôpital l’Enfant-Jésus et le nouveau complexe hospitalier.
- 2026 : Livraison prévue du bâtiment de soins critiques. Les premiers patients arriveront en 2027
- 2027 : Réaménagement de l’Hôpital Enfant-Jésus, qui doit prendre fin en 2029
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