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L'article provient de Le Journal de Québec
Politique

Incompétence à nos frontières

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Photo portrait de Thomas  Mulcair

Thomas Mulcair

2021-12-10T10:00:00Z
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Après dix-huit mois d’incurie et d’inaction lors de cette pandémie, Ottawa a enfin agi avec célérité dans sa gestion de nos frontières.

Malheureusement, nous constatons à nouveau que c’est au niveau de la mise en œuvre de l’annonce que les choses tombent en morceaux.

Depuis le début de la crise, le fédéral a fait preuve d’une insouciance téméraire pour la vie des Canadiens. Trudeau s’est entêté à refuser de fermer nos aéroports aux vols internationaux en provenance des pays à l’origine de la pandémie ou de ses vagues successives.

C’était donc bienvenu de voir le Canada être parmi les premiers pays à interdire les vols les plus propices à amener le variant Omicron au pays.

Dès le début de l’urgence sanitaire, il y avait un contraste marqué dans l’approche du fédéral sur deux enjeux majeurs : l’aide aux familles et la gestion de nos frontières.

Des millions de familles canadiennes ont perdu leur gagne-pain du jour au lendemain au début de la pandémie. Le gouvernement Trudeau méritera toujours leur reconnaissance pour avoir mis rapidement en place une aide d’urgence leur permettant de mettre de la nourriture sur la table lors de cette crise sans précédent.

L’inaction du fédéral

C’est au niveau de nos frontières que l’action, ou plutôt l’inaction d’Ottawa, a permis au Canadien moyen de saisir toute l’incompétence de notre bureaucratie nationale.

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Le ministre Duclos cachait mal son impatience devant les reportages sur les conditions affreuses des « hôtels de quarantaine ». L’aéroport Trudeau n’avait tout simplement pas l’espace physique pour accueillir le nombre de voyageurs visés par les vérifications et les tests.

Soyons clairs : le Canada est un pays du G7, mais parfois, notre bureaucratie fait plutôt penser à une république de bananes.

Comment est-ce possible qu’on n’ait pas fait les consultations et les vérifications qui s’imposent avant de faire ces annonces ? Pourquoi rien n’était prêt ? On avait quand même eu presque deux ans pour s’y préparer !

Au-delà des discours, au-delà des conférences de presse quotidiennes de nos chefs, il y a, à la base, une question essentielle de compétence dans l’administration publique qui est en cause ici.

Une enquête à Ottawa aussi

Avec raison, cette semaine, les trois partis d’opposition ont uni leurs voix pour réclamer une vraie commission d’enquête sur la tragédie des CHSLD au Québec. Ce que l’on sait déjà commande rien de moins.

Le rapport à venir de la coroner risque de faire fléchir le gouvernement Legault qui, évidemment, a jusqu’à maintenant refusé. Ça se comprend. Ils vont faire tout ce qu’ils peuvent pour éviter d’avoir ça dans les pattes dans une année électorale. Pourtant, rien de moins serait acceptable.

Cependant, de l’autre côté de l’Outaouais, il y a aussi au moins autant matière à enquête et le public y a aussi droit.

Gouvernement minoritaire rime avec élections possibles à tout moment. Trudeau ne veut pas non plus de reddition de comptes.

De l’innommable incompétence de l’Agence de la santé publique du Canada à la série de gaffes à la frontière en passant par la négociation chaotique lors de l’achat des vaccins, la contre-performance du fédéral lors de la pandémie doit aussi être analysée à la loupe, dans l’intérêt du public. 

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