Incertitude pour l’avenir du mont Pinacle après la mort de Daniel Langlois

Le décès soudain de l’homme d’affaires et mécène Daniel Langlois crée de l’incertitude pour l’avenir de l’emblématique mont Pinacle, à Frelighsburg, en Estrie, dont il avait acheté une bonne partie des terrains pour les protéger.

«On va attendre de voir ce qui arrive avec la succession [de Daniel Langlois]. [...] On ne sait pas, personne ne le sait [ce qui va arriver]», indique Danielle Dansereau, administratrice de la Fiducie foncière du mont Pinacle, en entrevue.

La montagne est la dernière à proximité de Montréal qui n’est pas développée et est donc susceptible d’attirer la convoitise de promoteurs, a souligné M^me Dansereau.

Deux organisations s’activent depuis des années pour la préservation de ces lieux. D’une part, Fiducie foncière, qui protège à perpétuité quelque 466 hectares autour du mont Pinacle

D’autre part, la Fondation Daniel Langlois, qui menait des activités sur des terrains acquis par Daniel Langlois à partir du milieu des années 1990. 

Protéger la nature

La Fondation est notamment impliquée dans un projet de recherche au sommet du mont Pinacle qui vise «l’établissement d’un système autonome de collecte de données environnementales». Il s’agit d’«un environnement naturel unique et fragile sans accès routier [comportant] des conditions climatiques variées et particulièrement rigoureuses», selon le site de la Fondation.

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Le projet de recherche a pu répertorier et photographier des animaux tels l’urubu à tête rouge, le renard et le lynx roux, le pékan et l’ours noir. 

Dans un objectif de préservation, le public n’a pas accès actuellement au sommet de montagne, selon les souhaits de M. Langlois.

M^me Danserseau a indiqué avoir déjà exprimé son inquiétude à Daniel Langlois sur ce qui arriverait après sa disparition. Daniel Langlois se serait fait rassurant, sans toutefois fournir de garanties précises.

Saga judiciaire

L’implantation de Daniel Langlois dans la région est survenue dans la foulée d’une bataille de longue date de citoyens avec un promoteur qui souhaitait développer commercialement la montagne et y construire des condos, selon les explications de Mme Dansereau. 

L’affaire avait mené à une saga judiciaire qui s’était transportée jusqu’en Cour Suprême dans les années 2000, où les opposants au développement ont finalement eu gain de cause.

M^me Dansereau a souligné que Daniel Langlois avait été un allié de la cause environnementale dans ce dossier.

«Il a joué un rôle élégant, dans la mesure où le promoteur était tellement fâché contre toute opposition à son projet[...]. [Le promoteur] était très content de pouvoir vendre à quelqu’un qui n’était pas associé à cette opposition», a-t-elle expliqué.

Bien que des règlements municipaux limitent la possibilité d’un développement commercial au mont Pinacle, sa protection n’est pas garantie, a-t-elle dit.

«M. Langlois avait certainement pris des dispositions pour la sauvegarde à long terme de son terrain au Mont Pinacle. Mais je pense qu’il est trop tôt pour évoquer ce sujet», a indiqué Ludovic Carpentier, de la Fondation Daniel Langlois.