Incendie du manoir Taschereau: «J’ai tout perdu: mon manoir, mon travail et ma réputation», déplore l'ex-médecin accusé

Jérémy Bernier | Journal de Québec
L’ex-médecin de famille accusé en lien avec l’incendie criminel qui a détruit en 2021 le manoir Taschereau de Sainte-Marie-de-Beauce affirme qu’il n’a rien à se reprocher dans ce dossier et souhaite redorer sa réputation.
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«Je n’avais même pas d’assurance, ceux qui pensent que j’aurais pu faire ça pour l’argent se trompent complètement», affirme Jasmin Belle-Isle, l’ex-médecin de famille qui possédait le manoir depuis 2007.
Rappelons que ce dernier a été arrêté en décembre dernier en lien avec l’incendie du bâtiment patrimonial qui a pris feu en 2021. Il a été accusé d’incendie criminel par négligence et d’incendie criminel sur des biens lui appartenant.
Bien décidé à se battre dans cette affaire, Jasmin Belle-Isle a décidé de donner sa version des faits aux médias dans l’espoir de sauver sa réputation. «Je veux remettre les pendules à l’heure», dit-il.

Une coïncidence?
Depuis les inondations de 2019 qui ont lourdement touché le bâtiment situé sur la rue Notre-Dame Nord, l’homme de 61 ans assure avoir entrepris plusieurs démarches pour rebâtir le manoir, qu’il chérissait.
Il aurait notamment fait appel à des experts en sinistre et des entrepreneurs, et demandé des permis pour la reconstruction. En 2021, il aurait acheté et laissé au manoir des chandelles, des briquets et des essuie-tout en prévision de la restauration.
«Ce qui a été acheté, tout comme un bidon d’essence que j’avais laissé sur place, a été utilisé pour mettre le feu. C’est là, la coïncidence», affirme M. Belle-Isle.
Il soutient également que l’enquête aurait démontré qu’il n’était pas sur place au moment de l’incendie, ce que la Sûreté du Québec (SQ) n’est pas en mesure de confirmer, étant donné le processus judiciaire en cours.
«Ça faisait plusieurs fois que j’appelais la police parce qu’on avait vandalisé mon manoir et que des squatteurs s’y étaient introduits. Pour moi, la négligence est partagée», estime l’homme.

Des impacts qui pèsent lourd
Atterré par la situation, M. Belle-Isle a pris la décision de ne pas renouveler sa licence auprès du Collège des médecins le 1er avril dernier, ne se sentant pas la force de justifier les accusations qui pèsent à son endroit.
Il a ainsi perdu non seulement son titre de médecin de famille, mais aussi un poste de chercheur à Montréal auquel il aspirait.
Bien qu’il ait déjà été accusé à deux reprises de garde et contrôle d’un véhicule avec les facultés affaiblies par le passé, M. Belle-Isle n’avait aucun dossier disciplinaire à son nom auprès du Collège des médecins au moment de sa démission.
«Dans cette histoire-là, j’ai tout perdu: mon manoir, mon travail et ma réputation», déplore celui qui prend des antidépresseurs depuis les événements.
Jasmin Belle-Isle doit revenir en cour au palais de justice de Saint-Joseph-de-Beauce mardi prochain pour la suite des procédures.