Incendie dans le Vieux-Montréal: Ensemble Montréal veut une enquête publique
Agence QMI
L’opposition officielle à Montréal souhaite qu’une enquête publique du coroner soit déclenchée sur l’incendie qui a fait sept victimes et neuf blessés dans le Vieux-Montréal le 16 mars dernier.
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Le chef d’Ensemble Montréal, Aref Salem, a envoyé lundi une lettre à la coroner en chef du Québec, Me Pascale Descary, afin de justifier sa demande d’enquête publique.
Selon lui, cela permettrait de «comprendre l’enchaînement des événements qui ont mené à une telle tragédie» et de «rectifier le tir en trouvant des solutions pour éviter d’autres drames.»
D’après certains témoignages, des victimes de l’incendie dans le Vieux-Montréal étaient prises au piège dans des logements sans fenêtres et sans issue de secours. Certains les avaient loués sur la plateforme de location à court terme Airbnb.

Le Bureau de la coroner avait laissé entendre le 31 mars dernier qu’il était encore trop tôt pour se prononcer sur l’utilité ou non d’une enquête publique. Le ministre de la Sécurité publique François Bonnardel souhaitait aussi laisser les autorités faire leur travail.
De son côté, l’administration Plante compte «se fier à l’expertise de la coroner pour déterminer la nécessité d’une enquête publique plus large», a indiqué Marikym Gaudreault, porte-parole du comité exécutif de la Ville.
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D’autres bâtiments dangereux?
Les élus d’Ensemble Montréal craignent que d’autres bâtiments montréalais ne soient pas sécuritaires.
Ils appellent donc la Vérificatrice générale à la Ville de Montréal à enquêter sur le processus de délivrance des permis de transformation par la Ville.
«Ça prend une personne rigoureuse et objective pour faire la lumière sur cette situation troublante et consternante. Cette personne, c’est la Vérificatrice générale», a insisté Abdelhaq Sari, porte-parole de l’opposition en matière de sécurité publique.

Plusieurs logements qui étaient proposés sur Airbnb ne comportent pas de fenêtres ni de gicleurs ou encore de sortie d’urgence, avait constaté le «Journal» dans des immeubles appartenant à Emile-Haim Benamor. L’homme est aussi propriétaire de l’immeuble patrimonial qui a été la proie des flammes à la mi-mars.
Dans le cas d’une auberge de jeunesse opérée dans un de ceux-ci, l’arrondissement de Ville-Marie aurait octroyé un permis de transformation en dépit du non-respect du code de la construction du Québec.
«La question, c’est de savoir combien d’immeubles sont non conformes et comment cela a pu échapper à la Ville de Montréal», a soutenu M. Salem.
«Le Devoir» soulevait en effet la semaine dernière un autre cas similaire de chambre d’hôtel sans fenêtre.
Une motion sera déposée au prochain conseil municipal pour que l'administration Plante donne son appui aux deux enquêtes proposées par Ensemble Montréal.