«Impossible» de protéger tous les boisés, dit Marchand


Jean-Luc Lavallée
Même si la Ville de Québec s’engage à protéger 30% de ses milieux naturels d’ici 2030, cela ne veut pas dire qu’elle ne coupera plus aucun arbre, prévient le maire Bruno Marchand, en réponse aux critiques sur la destruction d’un boisé.
• À lire aussi: Rachat du golf de Terrebonne: le propriétaire du site rejette l’offre du Grand Montréal
• À lire aussi: Engagements pour la biodiversité: Marchand à la COP15 lundi
• À lire aussi: Saint-Vincent-de-Paul: Marchand promet «un beau projet»
À ceux qui lui reprochent de tenir un double discours en autorisant l’abattage d’arbres dans le parc technologique ou dans le cadre du projet de tramway, le maire de Québec réplique qu’il souhaite bel et bien protéger un maximum de boisés, mais qu’il sera «impossible de les protéger tous».
«C’est possible de concilier la protection de la biodiversité avec le développement de notre ville. Ça ne veut pas dire qu’on va arrêter le développement de la Ville... Ça ne veut pas dire non plus qu’on ne coupera plus aucun arbre. On va en couper le moins possible en choisissant les meilleurs endroits pour le faire lorsqu’on doit le faire, à l’intérieur du périmètre d’urbanisation», a-t-il plaidé lundi soir, lors de la séance du conseil municipal.

Catastrophés par la destruction sans préavis d’un boisé près de leur maison, des résidents de la rue De Joinville, adossée au parc technologique, sont venus interpeller le maire en personne lundi soir à l’hôtel de ville, déplorant que la Ville ait permis au propriétaire du terrain – acquis l’an dernier – de procéder à un abattage massif.
M. Marchand leur a rappelé qu’ils bénéficieraient d’une zone tampon de 15 mètres afin de conserver leur intimité. Quant au développement du site – zoné industriel –, il a rappelé que c'était l’ancienne administration qui avait donné le feu vert, mais il ne s’est pas défilé, affirmant qu’il en aurait fait autant.
Freiner l’étalement urbain
«C’est un parc industriel et technologique [...]. C’est un des rares endroits encore disponibles pour que des gens puissent établir leur entreprise dans un secteur proche de la Ville», a insisté le maire, réitérant sa volonté de freiner l’étalement urbain.
«Le choix qu’on a, si on ne fait pas ça, c’est que ces entreprises-là vont aller ailleurs, beaucoup plus loin qu’à Québec, ça va générer beaucoup plus de voiturage, de déplacements et une augmentation des GES. Ça fait aussi partie du développement durable d’avoir du développement économique au sein de notre ville», a-t-il fait valoir.
Des citoyens «pris par surprise»
Le chef de l’opposition, Claude Villeneuve, maintient qu’il faut revoir la façon de faire dans ce genre de dossiers et il a déploré à nouveau le manque de communication. Les citoyens touchés, dit-il, ont été «pris par surprise» et auraient dû être avisés en amont.
Le maire et la vice-présidente du comité exécutif, Marie-Josée Asselin, reconnaissent que la situation aurait pu être gérée différemment. Mme Asselin a toutefois ajouté que la Ville délivrait plus de 9000 permis de construction au secteur privé, chaque année, rappelant que lorsque les projets sont conformes au zonage, il n’y a généralement aucune consultation publique.