Imposons tout simplement la loi et l'ordre

Joseph Facal
François Legault aborde possiblement les heures les plus délicates de son mandat.
Le convoi qui arrive à Québec dira, comme celui d’Ottawa : on ne part pas tant qu’on n’aura pas eu tout ce qu’on veut.
Faut-il céder ? Cela ne se discute même pas. Non.
Depuis deux ans, on nous sert que la science – imparfaite, mais tout de même notre meilleure arme – serait notre principal guide.
S’il fallait que ces gens dictent au gouvernement sa conduite, ce serait à désespérer.
Prudence
Évidemment, cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas desserrer certaines restrictions et clarifier des directives si nombreuses qu’on a du mal à les suivre.
On pourrait sans doute permettre la reprise de certaines compétitions sportives chez les jeunes si elles sont encadrées par un protocole réfléchi.
Mais fondamentalement, l’allègement des mesures doit se faire au rythme du contrôle de la contamination, pas au rythme de la grogne populaire.
Un relâchement inconsidéré entraînerait inévitablement une remontée des hospitalisations et d’autres reports de chirurgies possiblement vitales.
Les pays qui déconfinent plus vite ont des réseaux hospitaliers plus solides que le nôtre. C’est désolant, mais c’est ainsi.
La Presse nous apprenait hier que plus de jeunes de moins de 5 ans ont été hospitalisés pendant cette cinquième vague que lors des quatre vagues précédentes réunies.
Si j’ai à choisir entre l’opinion d’un Karl Weiss ou celles de « Big » et de « Rambo », devinez où je loge.
Ces supposés libérateurs, qui vivent leur moment de gloire et goûtent à l’ivresse du micro, ont déjà, avant même d’être tous arrivés, entraîné la fermeture des écoles du Vieux--Québec, et porté un très dur coup aux restaurateurs et hôteliers qui en ont déjà assez bavé.
Le gouvernement du Québec doit certes tenir compte du sentiment populaire, mais ne pas être à la remorque d’arguments stupides sur la « dictature sanitaire » ou du genre « je ne suis pas contre le vaccin, mais contre son obligation ».
Personne n’a l’obligation de se faire vacciner du moment qu’il en accepte les conséquences.
Le passeport sanitaire, un passeport « nazitaire » ?
Décidément, la bêtise ne se repose jamais, et son considérable pouvoir, depuis des mois, est de ralentir un effort collectif dont on souhaite justement qu’il soit le plus court possible.
Matamores
Dès lors, quelle approche envers la joyeuse visite qui débarque à Québec ?
Il s’en trouve pour suggérer de négocier, de tendre la main, laissant entendre que ces agitateurs incarneraient le « peuple authentique » ?
Tendre la main à qui exactement ?
Aux matamores qui s’en prennent à des journalistes venus faire leur travail et qui doivent maintenant avoir des gardes du corps ?
Ce qui se passe à Ottawa est aussi porteur de leçons.
Si vous laissez des gens s’installer pour la durée, il y aura inévitablement des contre-manifestations de résidents excédés et l’affaire tournera au vinaigre.
Il ne faut tolérer aucun débordement. Point final.
Arrivent des moments où la police doit revenir à l’essence de son travail : faire régner la loi et l’ordre.