Immigration et violence: Anglade ne croit pas les excuses de Legault

Nicolas Lachance
La cheffe libérale ne croit pas les excuses de François Legault. Le premier ministre sortant a livré le fond de sa pensée en associant la violence à l’immigration, dit-elle.
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«J’ai entendu des gens dire qu’il s’est excusé et... que dans le fond il s’est excusé et que ce n’est pas si mal que ça. Ce qu’il a livré hier, c’est le fond de sa pensée», a affirmé Dominique Anglade jeudi matin, lors d’un point de presse dans une école primaire de Laval.
Mme Anglade soutient que le premier ministre sortant a tenu des propos qui «alimentent la peur de l’autre et la peur de la différence».

En fin de journée mercredi, le chef de la Coalition Avenir Québec (CAQ) a tenté de rectifier ses propos sur Twitter.
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«L’immigration est une richesse pour le Québec. L’intégration sera toujours un défi pour une nation francophone en Amérique du Nord. Je n’ai pas voulu associer l’immigration à la violence. Je suis désolé si mes propos ont porté à confusion. Ma volonté, c'est de rassembler», a-t-il écrit.
L’immigration est une richesse pour le Québec. L’intégration sera toujours un défi pour une nation francophone en Amérique du Nord. Je n’ai pas voulu
— François Legault (@francoislegault) September 7, 2022
associer l’immigration à la violence. Je suis désolé si mes propos ont porté à confusion. Ma volonté c'est de rassembler.
Ces excuses, la cheffe libérale «ne les croit pas», soutenant que M. Legault entretient lui-même les dérapages sur l’immigration avec ses déclarations.
«C’est la véritable face de monsieur Legault. Il a dit tout haut ce qu’il pensait tout bas», a répété Mme Anglade. «On ne peut pas bâtir un Québec fort si on s’aliène une partie de notre population [...] Ce n’est pas en faisant peur à l’autre qu’on va y arriver.»
Très mauvaise image
Dominique Anglade croit que le premier ministre sortant projette une très mauvaise image du Québec en affirmant que les Québécois n’aiment pas «les extrémistes» ni «la violence» et qu’il importe de maintenir les seuils d’immigration au niveau actuel.
«C’est dangereux», a-t-elle dit. «On est une terre d’accueil, une terre d’ouverture. Les Québécois sont accueillants.»
D’ailleurs, la cheffe réitère qu’elle souhaite un seuil d’immigration à 70 000 nouveaux arrivants par année. Le chef de la CAQ souhaite le baisser à 50 000.
«Il pense que c’est dangereux, qu’on va devenir la Louisiane. Il a tenu ces propos-là», a-t-elle martelé. «On n’a pas besoin de ça au Québec.»
Départ de la CAQ
La cheffe libérale tenait aussi à rappeler qu’elle a justement quitté la Coalition Avenir Québec, qu’elle présidait, en raison des enjeux d’immigrations et d’identités.
«Ça fait presque 10 ans et on revient encore au même endroit», a-t-elle indiqué, mentionnant qu’aujourd’hui, elle a «peu» d’amis au sein de la CAQ.
«Ceux qui sont partis devaient partir. Beaucoup sont partis à cause de ça. Moi aussi j’y étais et je me suis rendu compte à quel point ça ne représentait pas mes valeurs.»
Elle présume que les gens issus de l’immigration qui militent à la CAQ «doivent être gênés».
«Lorsqu’ils regardent ce qu’a dit le premier ministre, ils ne doivent pas être fiers. Ils doivent être particulièrement gênés et surtout mal à l’aise. Ils ne seront pas capables de défendre cette position-là», a-t-elle dit, les invitant à rejoindre les rangs libéraux.
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