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L'article provient de Le Journal de Québec
Justice et faits divers

[IMAGES] Les policiers s'attaquent aux camions

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Anne Caroline Desplanques, Antoine Lacroix, Roxane Trudel, Anne-Sophie Poiré et Hugo Duchaine

2022-02-18T19:25:15Z
2022-02-18T20:08:53Z
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OTTAWA | Les forces de l’ordre délogent les camionneurs qui refusent d’obtempérer en brisant les vitres des véhicules.

• À lire aussi: [EN DIRECT] Démantèlement du siège à Ottawa: les policiers gagnent du terrain

Après avoir encerclé les assiégeants qui les défiaient à pied, les policiers s’attaquent maintenant aux camions et aux véhicules récréatifs où les irréductibles demeurent barricadés.

Ils n’hésitent pas à briser les vitres pour pouvoir déverrouiller les portières et déloger les occupants s’ils refusent d’obtempérer.

«Si ces policiers ont un cœur et veulent bien dormir ce soir, ils doivent arrêter l’intervention», commente un manifestant québécois entre les camions.

C’est «une journée honteuse pour le Canada», dit Shannon Schoutese, 51 ans, résignée à se faire arrêter.


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Arrivée d'Owen Sound, en Ontario, depuis quatre jours, elle est convaincue que les vaccins contre la COVID-19 causent des morts et prévient que rien n’arrêtera le mouvement.

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«Je vais me faire arrêter, mais ce ne sera pas la fin», dit-elle.

ANTOINE LACROIX/AGENCE QMI
ANTOINE LACROIX/AGENCE QMI

Non loin de là, un dénommé Marc est lui aussi prêt à se faire passer les menottes, convaincu d’être rapidement relâché.

«Qu’ils s’amènent. Moi, je reste ici jusqu’à la fin. Ils vont devoir nous relâcher de toute façon, il n’y a pas assez de place en prison pour nous tous», dit-il.

«Ils peuvent m’arrêter, je n’ai rien fait de mal. Je n’ai vu personne ici faire quelque chose de mal, c’est une manifestation pacifique», renchérit un Montréalais.

Mais les rares résidents qui, avec soulagement, assistent à la scène, après trois semaines de siège, ne sont pas du même avis.

«Ça fait des semaines que je ne peux pas aller au travail. Ils ont le droit de manifester, c’est la base de la démocratie, mais de là à nous empêcher de vivre, ça va trop loin», indique un jeune résident qui assistait à l’opération policière tant attendue par les 15 000 habitants du centre-ville d’Ottawa.

ANTOINE LACROIX/AGENCE QMI
ANTOINE LACROIX/AGENCE QMI

Les enfants traumatisés

L’occupation a été particulièrement traumatisante pour les enfants qui habitent dans le secteur. Des écoles et des garderies ont dû fermer, tandis que d’autres ont avisé les familles qu’elles appliqueraient un plan de contingence similaire à celui prévu en cas de fusillade, si l’opération policière venait à mal tourner.

Les policiers, eux, demeurent inquiets de la présence d’enfants parmi les assiégeants.

«Les manifestants ont placé des enfants entre les opérations de police et le site de la manifestation illégale. Les enfants seront amenés vers un lieu sûr», a indiqué la police d’Ottawa ce matin.

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Nos équipes ont aperçu de nombreux enfants dans les rues, dans les dernières heures. Trois d’entre eux étaient seuls à un coin de rue et pleuraient, apeurés.

D’autres étaient bras dessus, bras dessous avec des adultes qui formaient une chaîne humaine devant les policiers. Des parents se tenaient dans la foule avec des bébés en poussettes et d’autres si petits qu’ils peinaient à marcher dans la neige.

Des camions s’en vont

Bien qu’elles aient durci leurs méthodes, les forces de l’ordre continuent d’inviter les assiégeants qui le veulent à s’en aller sans heurts.

Plusieurs camions ont ainsi quitté tranquillement le cœur de l’occupation, située sur la rue Wellington face au parlement, depuis le début de l’opération policière ce matin.

«On a perdu une bataille, mais pas la guerre. On leur fait perdre leur temps le plus possible. Ça va leur prendre des jours clearer la place», a indiqué un camionneur satisfait qui attendait que la police lui permette d’aller chercher son camion pour pouvoir prendre la route.

Avant de quitter la ville ce matin, un des organisateurs du convoi, Pat King, a appelé les camionneurs à se regrouper à un point de rencontre situé en banlieue ouest de la ville. Il a ensuite été arrêté par la police.

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