Ils sont venus faire leur épicerie ici: élus et résidents du Vermont visitent Montréal pour s'excuser de Donald Trump
Ils ont traversé la frontière samedi pour venir envoyer le message qu'ils sont des amis du Canada


Olivier Faucher
Des élus et des résidents du Vermont ont visité Montréal samedi pour prononcer des discours anti-Trump et faire leur épicerie au marché Jean-Talon, en guise de solidarité avec le Canada.
«Il faut s’opposer aux attaques nocives de notre président actuel dirigées envers nos voisins canadiens», a lancé Emma Mulvaney-Stanak, mairesse de Burlington.
Elle fait partie d’une délégation qui a fait le voyage vers Montréal dans 17 voitures depuis diverses villes du Vermont samedi matin. Le groupe d’Américains a été accueilli par les applaudissements d’une cinquantaine de personnes qui attendaient leur arrivée au marché Jean-Talon, dans Rosemont–La Petite-Patrie.

La rencontre a été organisée par le journaliste et auteur Alain Saulnier qui en a eu l’idée après avoir vu d’importantes manifestations anti-Trump à Montréal et au Vermont, un bastion démocrate, le mois dernier.
Le maire de Rosemont–La Petite-Patrie, François Limoges, et le conseiller du Plateau-Mont-Royal, Alex Norris, étaient présents pour représenter Montréal.
Rhétorique du 51e État
«Ils m’ont dit qu’ils voulaient venir au Canada pour montrer qu’ils ne sont pas ennemis. C’est la démonstration qu’on est vraiment des amis», explique Alain Saulnier, l’un des organisateurs de la rencontre.
«J’ai trouvé ça important de venir montrer mon soutien à votre pays», a mentionné Arthur Harm, 64 ans, qui a fait le voyage depuis North Hero au Vermont. Il tenait une pancarte souhaitant à la blague que le Vermont se joigne au Canada.

L’initiative survient quelques jours après la première visite du premier ministre Mark Carney à la Maison-Blanche, où le président Trump a continué de pousser l’idée que le Canada devrait être le 51e État américain.
La promesse de l’ambassadeur américain au Canada vendredi que Trump cesserait ces commentaires n’a pas convaincu les personnes présentes samedi, qui portaient fièrement le macaron anti 51e État.

«La rhétorique n’aurait jamais dû commencer. J’espère que ça va s’arrêter pour toujours. J’ai vu votre premier ministre et j’ai dit : “j’aimerais qu’on l’ait comme président. Il a l’air compétent”», a exprimé au Journal Mike Pieciak, secrétaire au Trésor du Vermont.
Une épicerie à Montréal
Après les discours, les Vermontois ont fait leur épicerie chez les commerçants du marché Jean-Talon afin d’encourager notre économie.
«Aujourd’hui, en dépensant nos dollars américains dans des entreprises canadiennes, nous envoyons un message simple, mais fort : “nous vous valorisons, nous vous soutenons et nous croyons les uns envers les autres”», a fait valoir le secrétaire Pieciak.

Celui-ci a confié au Journal être inquiet de l’impact de la guerre tarifaire et du mouvement de boycottage des États-Unis qu’ont rejoint de nombreux Canadiens.
«Le Canada est notre plus grand partenaire commercial au Vermont. 60% de toutes nos importations viennent du Canada», a-t-il fait valoir.
Il craint d’ailleurs que son État perde «des dizaines de millions de dollars» en raison de la baisse anticipée du nombre de touristes canadiens cet été.