Publicité
L'article provient de Le Journal de Montréal
Opinions

«Ils sont tellement épais, les Canadiens»

Notre pays ne brillait pas de toute sa feuille d’érable mercredi matin à Paris

Partager
Photo portrait de Jean-Nicolas Blanchet

Jean-Nicolas Blanchet

2024-07-24T15:00:00Z
Partager

PARIS | Notre pays ne brillait pas de toute sa feuille d’érable mercredi à Paris.

So dumb! I can’t believe it.

C’est ce qui se disait à une table de journalistes anglophones près de moi au centre des médias de Paris mercredi matin dès que la nouvelle est sortie.

Ça ne s’invente pas comme bêtise. Un tel pied de nez à l’esprit olympique pourrait mener à des sanctions plus lourdes. Le Comité international olympique est sur le dossier. La FIFA aussi. Ce n’est pas chic. Ça fait mal paraître le Canada et pas à peu près ici. 

L’équipe féminine canadienne est championne olympique en titre. Au classement mondial, le pays est 8e. La Nouvelle-Zélande est 28e.

Mais non, il fallait que quelqu’un ait la brillante idée d’envoyer un drone pour essayer d’espionner une séance d’entraînement de la Nouvelle-Zélande: l’adversaire du Canada jeudi. Et ce n’est pas comme copier à un examen. Ça prend de la préparation et beaucoup de volonté pour en arriver à ce genre d’espionnage. Ça ne se fait pas sur un coup de tête. Ce n’est pas un deux de pique le responsable. C’est un expert de soccer qui travaille avec les équipes nationales canadiennes depuis cinq ans.

Le Comité olympique canadien croit avoir tout fait pour que le match de jeudi soit équitable. Je peine à croire que la Nouvelle-Zélande soit du même avis. La responsable de l’équipe, Bev Priestman, n’était au courant de rien. Si c’est le cas, je ne comprends rien au soccer. Je ne comprends vraiment pas comment Priestman peut ne pas savoir ce que son personnel d’entraîneur fait, comme se procurer un drone et aller espionner l’adversaire.

Comme l’Office de consultation publique de Montréal, on dirait que ce serait le temps de mettre sous tutelle l’équipe canadienne de soccer.

Ou de leur permettre de se diriger eux-mêmes.

L’an dernier, les joueuses ont dû poursuivre Soccer Canada pour 40 M$. Elles ont aussi fait une grève. Elles veulent avoir le même soutien que l’équipe masculine.

Tout ça après une médaille d’or olympique.

Il faut rappeler le scandale sexuel impliquant l’ancien entraîneur de l’équipe féminine canadienne des moins de 20 ans. Bob Birarda a été condamné à deux ans de prison, en 2022, pour des infractions de nature sexuelle contre quatre joueuses, dont trois mineures.

Tout ça, pendant que, sur le terrain, nos joueuses n’ont jamais autant brillé. C’est tellement injuste pour elles. 

Publicité
Publicité