«Ils ont mis pas mal d’argent sur la table», reconnaît le cofondateur de Northvolt


Francis Halin
Alors que Québec et Ottawa se préparent à injecter des milliards de dollars de fonds publics dans la méga-usine de batterie de Northvolt annoncée jeudi dernier, Le Journal s’est entretenu dans la langue de Molière avec son cofondateur et chef de la direction nord-américaine, Paolo Cerruti, pour en savoir plus sur cette jeune entreprise suédoise ambitieuse, dont le premier actionnaire est Volkswagen.
Méga-usine « Faite au Québec »
Le terrain fait l’objet d’une promesse d’achat, qui nous lie. La vérification diligente se terminera d’ici très peu. C’est une question de jours. [...] Vous pouvez considérer qu’il est acheté. [...] [Pour ce qui est de l’acceptabilité sociale], je prends cela au sérieux, mais je ne suis pas inquiet. On a eu vraiment une grande difficulté à gérer les fuites sur le projet versus le besoin et la volonté de communication. On existe maintenant officiellement dans les médias et les couloirs du gouvernement. On va aller dès la semaine prochaine à Saint-Basile-le-Grand et McMasterville pour rencontrer les populations, et expliquer ce que l’on fait.
Risques financiers
C’est vraiment aux gouvernements finalement de répondre à cette question : « Est-ce risqué ou pas ? ». Ils ont fait leurs calculs risques et retours. Aussi bien M. [François-Philippe] Champagne que M. [Pierre] Fitzgibbon ont déterminé que le risque retour était nettement plus intéressant. Ils sont allés de l’avant. Ils ont mis pas mal d’argent sur la table. [...] Je ne vois pas la technologie lithium-lion à risque de disparition. S’il y a une montée en cadence des technologies alternatives, de l’état solide, etc. cela viendra en complément de lithium-ion, et non pas en remplacement. De toute façon, une grande base manufacturière comme celle de l’usine s’applique à des technologies alternatives.

Emplois payants
C’est une usine de haute technologie, pas d’industrie lourde. C’est vraiment de la finesse. On a des opérateurs aux machines, mais en réalité, ce sont des opérateurs de surveillance. Ils n’ont vraiment pas un travail intense de point de vue physique. C’est intense de point de vue intellectuel [...] Ce serait vraiment trop tôt pour dire combien ils seront payés : 20 $ l’heure, 30 $ l’heure, 40 $ l’heure, 50 $ l’heure. Ça dépendra aussi des conditions du marché, etc. On a des hypothèses dans notre plan [...] On a un tas d’emplois très techniques. On a en énormément en qualité, en laboratoire analytique et des ingénieurs de procédés.
- Écoutez l'entrevue avec Laurent Therrien, directeur des Affaires publiques et des communications pour l'Amérique du Nord chez Northvolt, à l’émission de Yasmine Abdelfadel via QUB radio :
Concurrence chinoise
En Chine, les salaires n’ont fait qu’augmenter dans la dernière décennie. La Chine n’est pas aussi compétitive qu’elle l’était. Aujourd’hui, il y a des pays qui le sont beaucoup plus, comme le Vietnam et parfois l’Indonésie, les Philippines. La Chine continue d’être compétitive là où il y a beaucoup de travail manuel de très basse qualification. [...] Il devient aujourd’hui très difficile de produire des batteries en Chine et de respecter les limites imposées sur un seuil maximum de CO2. Il y a une barrière naturelle qui est en train de se créer, pas une barrière tarifaire ou douanière.
- Avec la collaboration de Pascal Dugas-Bourdon et de Philippe Langlois
Partenaires
Volvo
BMW
Epiroc
Scania
Volkswagen
Sites
– Usine de Skellefteå’s, en Suède
– Laboratoire de Västerås, en Suède
– Usine d’assemblage de Gdańsk, en Pologne
– Usine de Heide, en Allemagne
– Usine de Gothenburg avec Volvo, en Suède
– Usine de transformation de Borlänge, en Suède
– Usine de Saint-Basile-le-Grand – McMasterville, au Québec
– Site de San Leandro, aux États-Unis
– Centre de design de Stockholm, en Suède
– Site de Fredrikstad en Norvège
– Site de Setubal, au Portugal
(Source : Northvolt)