Ils avouent avoir diffusé des images pornos d’une ado

Michael Nguyen | Journal de Montréal
Deux jeunes hommes qui auraient forcé une ado de 17 ans à se prostituer en la transformant en esclave sexuelle ont admis vendredi avoir produit et diffusé de la pornographie juvénile mettant en scène la victime.
« Il s’agit de photos et de courtes vidéos », a expliqué Me Claude Berlinguette-Auger, de la poursuite, au procès de Steve Bédard et de Benjamin Dion, au palais de justice de Montréal.

Depuis jeudi, les accusés de 27 et 20 ans écoutent un spécialiste qui a analysé des cellulaires saisis lors de leur arrestation.
Ce témoignage se déroule à huis clos, mais de toute évidence, il est si accablant que les accusés ont préféré plaider coupables de pornographie juvénile dès maintenant. Dion a aussi reconnu avoir fait de la publicité pour offrir les services sexuels de la victime.

Traite de personne
Mais si ces images ne sont pas montrées au public durant le procès, elles auraient été accessibles en ligne en août 2019, puisque c’est ce qui a alerté les policiers, qui avaient déclenché une opération d’urgence pour sauver l’adolescente.
« Ça se passait dans une chambre d’hôtel, c’était sur Facebook, elle se faisait pointer une arme à feu dans la bouche », avait expliqué un membre du Groupe tactique d’intervention (GTI).

Une autre vidéo envoyée par messagerie privée aurait permis de voir la victime se faire gifler par Bédard. « Aweille, t’as six clients à faire aujourd’hui, dépêche-toi », pouvait-on entendre, selon la preuve.
L’ado a été sauvée quand les policiers ont défoncé la porte de la chambre d’hôtel à coups de bélier. Les deux hommes ont été arrêtés dans leur lit, dénudés, avec la victime entre eux.
« La jeune fille ne parlait pas, elle avait le regard fixe, elle avait l’air apeurée », avait témoigné l’un des membres du GTI qui ont participé à l’opération.
Sur les lieux, les policiers ont trouvé une paire de menottes ainsi qu’une réplique à air comprimé d’un pistolet Glock 17.

Il nie
Les deux jeunes hommes font face à une kyrielle d’accusations. Mais s’ils ont plaidé coupables en lien avec la pornographie juvénile, leur procès se poursuit sur les chefs de traite de personne mineure, de proxénétisme, d’agression sexuelle armée et de séquestration.
Bédard a nié avoir tiré profit des services sexuels de la victime.
« J’ai pas fait une cenne, a-t-il dit lors de son interrogatoire policier. C’est-tu illégal de protéger quelqu’un gratuitement ? »
Le procès se poursuivra dans une dizaine de jours.