Îles-de-la-Madeleine: le processus de vente du phare du Cap-Alright suspendu


Nicolas St-Pierre
Après avoir suscité de vives réactions dans les derniers jours, le processus de vente du célèbre phare du Cap-Alright et de son terrain situé sur l’île du Havre aux Maisons, aux Îles-de-la-Madeleine, se voit temporairement suspendu, une bonne nouvelle pour de nombreux Madelinots.
Le député péquiste des Îles-de-la-Madeleine, Joël Arseneau, en a fait l’annonce sur ses réseaux sociaux samedi matin, moins de 24 heures après en avoir fait la demande à l’animatrice et productrice Julie Snyder, qui est propriétaire des lieux depuis 2012.
«Nos premières démarches portent fruit. Au terme d’un entretien avec Mme Julie Snyder, suivant l’envoi d’une lettre à cet effet hier, je vous informe que les démarches de vente du monument patrimonial sont temporairement suspendues», a-t-il fait savoir sur sa page Facebook, samedi matin.
Ce dernier explique d’ailleurs que ce temps d’arrêt doit permettre de faire un état de situation et d’explorer des pistes d’action différentes, notamment en impliquant la collectivité madelinienne.

Rappelons que la mise en vente du célèbre phare du Cap-Alright et de son terrain situé sur l’île du Havre aux Maisons avait créé une véritable commotion chez les Madelinots, entre autres sur les réseaux sociaux, où les témoignages se sont enchaînés dans les derniers jours.
Érigé en 1928, le phare classé monument patrimonial par le gouvernement du Canada et son terrain d’une superficie d’environ 27 560 m2, qui comprend un stationnement, une plage de sable fin et, de ce fait, un accès direct à la mer, avaient récemment été affichés à vendre pour la somme de 595 000$.

Reprendre possession du patrimoine
Si la suspension de la mise en vente se trouve à être une excellente nouvelle pour de nombreux Madelinots, plusieurs d’entre eux estiment qu’il s’agit également d’un «wake-up call» en ce qui concerne la conservation du patrimoine des Îles.
«C’est une bonne nouvelle et un pas dans la bonne direction parce qu’en aucun cas ce site devrait être vendu comme un lot parmi tant d’autres. [...] C’est important de tirer une leçon de ça, mais c’est aussi une belle occasion de reprendre possession d’une partie de notre patrimoine», soutient Chanie Thériault, qui habite justement Havre aux Maisons.
«Ça a été un réveil collectif parce que notre patrimoine, c’est notre identité. Les phares comme celui-ci font partie de la vie maritime et de nos racines. Il y a des lieux comme celui-là qui sont quasiment sacrés et on se doit de les préserver pour les générations futures, comme l’ont fait les générations avant nous», a poursuivi le conteur madelinot Cédric Landry lors d’une entrevue avec Le Journal.
Une première rencontre
Initialement bouleversé par la mise en vente, Joël Arseneau parle maintenant d’un pas dans la bonne direction en affirmant que le dossier est abordé avec optimisme, avec ouverture et dans un esprit collaboratif.
Celui-ci a également précisé que les discussions au sujet de l’avenir du phare devraient s’amorcer très bientôt.
«Une première rencontre de travail se tiendra très rapidement, en début de semaine, avec Mme Snyder et quelques intervenants locaux», a-t-il précisé.