«Il y en a qui restent sur la glace»
Agence QMI
Plus que jamais remises en question aujourd’hui, les bagarres au hockey constituaient la raison principale de la présence de certains joueurs québécois sur la glace plusieurs années auparavant et selon eux, autant le public que les patineurs eux-mêmes étaient loin de déplorer les combats à l’époque.
Dans le cadre du documentaire «Combats d’une vie» qui sera diffusé à TVA Sports ce soir, dès 19h, des ex-hockeyeurs reconnus pour leur talent pugilistique ne craignent pas d’admettre qu’ils appréciaient le haut degré d’intensité, d’explosivité et d’action lorsqu’ils jetaient les gants devant une foule euphorique.
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Parmi les participants interrogés, l’ancien joueur de la Ligue nord-américaine (LNAH) Joël Thériault rappelle ce qu’il ressentait dans les instants précédant un duel à poings nus, lui qui se souvient notamment d’un affrontement avec Jacques Dubé sous les yeux de «14 000 personnes au Colisée de Québec».
«C’est la plus grande libération que tu peux avoir. Il n’y a plus rien d’autre qui compte. C’est le plus gros moment présent. Je ne pense pas qu’un humain peut être davantage dans le moment présent que là. Je crois qu’un athlète dans le ring ou un médecin peut l’être [un peu ainsi], a-t-il expliqué au sujet de ses combats au hockey. On parle d’apprécier ce qui se passe présentement : ce moment-là, quand tu l’apprécies, est extrêmement élevé en intensité, parce que tu sais que ça ne durera pas une heure et tu sais que ça peut être fatal. Il y en a qui restent sur la glace.»
«Lorsque ce tunnel se crée et qu’il n’y a plus personne qui existe autour, c’est un moment... il faut être privilégié d’avoir pu les vivre», a-t-il ajouté.
Autre ex-joueur ayant longuement évolué dans la LNAH, Martin Larivière semble tout à fait d’accord avec Thériault.
«L’adrénaline, c’est ta vie, dans le fond. Tu es à la guerre, pendant 30-40 secondes», a émis celui ayant totalisé au moins 200 minutes de punition dans sept campagnes.
Se valoriser
Pour Paul LaPlante, un ancien rival des véritables frères Hanson et ex-chef de l’Escouade Carcajou-Québec, les combats sur la patinoire représentaient un moyen pour les protagonistes impliqués de se valoriser, tout en interagissant avec les spectateurs présents à l’aréna, que ce soit à domicile ou à l’étranger.
«Admettons que le pointage est bon et que tu sors gagnant. D’abord, tu es content, même si c’est plate à dire. Puis, si ça se passe chez toi, tu es le ''king des kings''. Mais si tu es à l’extérieur, tu es aussi content, car tu fais ch... le monde», a-t-il indiqué.
Voyez Marc-André Perreault discuter de son documentaire dans la vidéo ci-dessus.