Publicité
L'article provient de Le Journal de Montréal
Société

«Il y a une recrudescence»: plus de 100 campements de sans-abri démantelés à Montréal en 2024

Sept ont été démantelés à Pointe-aux-Trembles, dans l’extrême est de l’île

Partager
Photo portrait de Anouk Lebel

Anouk Lebel

2024-07-09T04:00:00Z
Partager

Au moins 110 campements d’itinérants ont été démantelés à Montréal depuis le début de l’année 2024, dont certains aussi loin qu’à Pointe-aux-Trembles.

«On le voit avec nos yeux qu’il y a une recrudescence dans tous les quartiers», souligne Julie Grenier, porte-parole du Mouvement pour mettre fin à l’itinérance à Montréal.

À lui seul, l’arrondissement Ville-Marie a procédé à 100 démantèlements entre le 1er janvier et le 28 mai, révèle des données obtenues par Le Journal en vertu de la Loi sur l’accès à l’information.

Tous les arrondissements ne comptabilisent pas les campements démantelés.

Un premier démantèlement a eu lieu dans Le Plateau-Mont-Royal en 2024, selon les données obtenues.

Un campement d’itinérants situé au parc Jeanne-Mance, près du Mont-Royal, à Montréal
Un campement d’itinérants situé au parc Jeanne-Mance, près du Mont-Royal, à Montréal Photo Agence QMI, JOEL LEMAY

Mais certains arrondissements, comme Ahuntsic-Cartierville, n’ont jamais répondu à nos demandes d’accès à l’information. D’autres, comme Saint-Léonard et LaSalle, disent n’avoir aucun document à fournir.

À Verdun, on dénombre deux campements démantelés depuis 2019, sans donner plus de détails.

Publicité

Explosion à Pointe-aux-Trembles

Dans l’arrondissement Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles, l’itinérance visible a explosé.

Seulement depuis le début de l’année 2024, huit campements ont été signalés dans l’arrondissement, dont sept ont été démantelés, contre seulement deux pour toute l’année 2023 (voir plus bas).

Un campement de trois tentes et quatre personnes a été signalé en mai à Rivière-des-Prairies, selon le document obtenu en réponse à une demande d’accès à l’information.

  • Écoutez l'entrevue avec Sonia Côté, présidente et DG du Chaînon, maison d’hébergement pour femmes, via QUB :

Tous les autres campements signalés ne comptent qu’une seule personne à Pointe-aux-Trembles. Dans la plupart des cas, ces personnes refusaient la prise en charge au moment de l’intervention.

«Ça prend absolument un refuge dans l’est», plaide Michel Dorais, un travailleur de rue embauché pour une année pour intervenir dans ce secteur de l’île.

Un homme a passé l’hiver dans cette tente près d’un pylône électrique, explique Michel Dorais, travailleur de rue à Pointe-aux-Trembles.
Un homme a passé l’hiver dans cette tente près d’un pylône électrique, explique Michel Dorais, travailleur de rue à Pointe-aux-Trembles. Photo Anouk Lebel

Il a amené Le Journal près d’une tente à proximité d’un pylône électrique. Un homme y a passé l’hiver.

Il n’était pas sur place au moment de notre visite. Son campement n’a pas été démantelé, puisqu’il ne dérange personne, a souligné M. Dorais.

Dans le bois

Il sait qu’une femme vit dans le bois. Lors de notre visite, son campement avait toutefois disparu.

«Elle ne veut rien savoir de la société, elle vit en marge. Elle n’a pas fait ses impôts depuis 15 ans, elle n’a pas d’aide sociale. Elle ne demande rien. La seule chose que je peux faire, c’est garder le contact quand je la vois», explique le travailleur de rue.

Campements de sans-abri démantelés

Ville-Marie

Jusqu’au 28 mai 2024: 100

2023: 360

Sud-Ouest

Jusqu’au 28 mai 2024: 2

2023: 2

Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles

Jusqu’au 28 mai 2024: 7

2023: 2

Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce

Jusqu’au 28 mai 2024: 1

2023: 7

Plateau-Mont-Royal

Jusqu’au 28 mai 2024: 1

2023: 0

Mercier–Hochelaga–Maisonneuve

Jusqu’au 28 mai 2024: 0

2023 : 5

Publicité
Publicité