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L'article provient de Le Journal de Montréal
Environnement

Il y a 25 ans, la crise du verglas

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Agence QMI

2023-01-02T19:56:11Z
2023-01-03T00:34:17Z
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Une des périodes les plus sombres au Québec reste, pour plusieurs, la crise du verglas. Du 5 au 9 janvier 1998, plusieurs tempêtes de verglas s’abattent sur la province et laissent plus d’un million de Québécois sans électricité pendant plusieurs semaines. La crise provoquera plus d’une trentaine de morts et le déplacement temporaire de 600 000 personnes. Il s’agit de la pire chute de verglas répertoriée au Canada. 

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Au total, plus de 100 mm de verglas sont tombés sur le sud du Québec du 5 au 10 janvier 1998.

«C’est une mer de glace qui est tombée sur le Québec. On a eu trois, quatre dépressions de suite qui sont passées sur la vallée du Saint-Laurent», a souligné le météorologue Gilles Brien à TVA Nouvelles.

Lorsqu'on regarde l'étendue des dommages causés par le verglas à l'époque, on comprend pourquoi les pannes d'électricité ont été si longues. C'est en tout et partout près de 3400 kilomètres de lignes qui ont dû être reconstruits.

«Ce qu’on a vécu, c’est un effet domino. Un pylône qui tombe qui entraine un autre dans autre dans sa chute. On a eu à peu près 1500 pylones qui sont tombés sur le réseau d’Hydro-Québec, a rappelé Maxence Huard-Lefebvre, porte-parole d’Hydro-Québec, en se remémorant les événements en entrevue avec TVA Nouvelles.

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Journal de Montreal
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Les dommages sont tels que 10 000 personnes ont été nécessaires pour reconstruire le réseau, incluant des militaires, des sous-traitants et des employés d'Hydro-Québec.

Pas de «baby-boom»

Contrairement à la pensée populaire, on ne recense aucun «baby-boom» lié à la crise du verglas de 1998.

Le taux de naissance n’a pas augmenté cette année-là. Au contraire, un peu plus de 75 000 bébés ont vu le jour en 1998, soit un moins grand nombre que lors des 60 années précédentes, selon les données recensées par l’Institut de la statistique du Québec.

En Montérégie, où des milliers de Québécois résidant dans le fameux «triangle noir» ont été plongés dans le noir pendant plus d’un mois, le nombre de naissances environ neuf mois après la crise est parmi le plus bas de toute l’année 1998 dans cette région. Le portrait est semblable du côté de Montréal.

Cela dit, une conséquence de la crise sur les «bébés verglas» a été prouvée scientifiquement par le Projet Verglas de l’Université McGill. Selon cette étude, des enfants dont les mères étaient enceintes en janvier et en février 1998 auraient développé des séquelles physiques, cognitives et comportementales. Ces effets seraient dus au stress maternel prénatal vécu par les femmes pendant la crise.

Coût et Indemnisation

Cet épisode météorologique a été l’un des plus coûteux de l’histoire de la province.

Les pertes financières pour les entreprises québécoises ont été évaluées à 250 millions $.

Luc Bélisle/Archives Journal
Luc Bélisle/Archives Journal

Le coût de rétablissement immédiat et de reconstruction des structures après le verglas pour Hydro-Québec s’élevait quant à lui à un milliard $.

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Il y a 10 ans, les avocats et les compagnies d’assurance ont été les grands gagnants du recours collectif intenté par Option consommateurs à la suite de la crise du verglas en 1998.

En effet, la convention d’honoraires signée entre Option Consommateurs et la firme d’avocats qui a défendu le recours collectif prévoit que 25 % de la somme de 52,5 millions $ versée en indemnisation leur sera remise. «C’est normal, ils ont supporté les frais pendant les 15 années du recours. Ce sera leur façon de se payer», avait confirmé Dominique Gervais, avocate et responsable du service budgétaire et juridique d’Option consommateurs.

Il faudra attendre 2014 pour que 725 000 foyers québécois commencent,16 ans après les événements, à recevoir par la poste un chèque de 50,92 $, une somme dérisoire comparativement à ce qu'exigeait au départ le regroupement montréalais. En 2001, Option consommateurs demandait 75 $ par jour par personne, en plus d'un montant de 250 $ pour les dommages-intérêts.

Pour un couple avec deux enfants qui a manqué d'électricité pendant trois semaines, c'est donc un total de 7 300 $ qu’exigeait l’organisme. Dans cet exemple, le montant reçu est donc 143 fois moins élevé que ce qui était demandé avant qu’on négocie pour en finir avec ce recours.

- Avec la collaboration de Denise Proulx, Agence QMI, Magalie Lapointe et Stéphan Dussault, Journal de Montréal, et TVA Nouvelles

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