Il y a 11 ans, le phénomène Xavier Parent prenait d'assaut le Tournoi pee-wee de Québec


Kevin Dubé
Oui, Wayne Gretzky, Connor McDavid, Auston Matthews et Mario Lemieux, notamment, ont joué au Tournoi international de hockey pee-wee de Québec. Mais si vous croisez de vrais mordus de l’événement, ils vous parleront plutôt de Sylvain Côté, Freddy Meyer, Robert Dome, Rocco Grimaldi et... Xavier Parent.
Il y a onze ans, le jeune Parent prenait d’assaut la ville de Québec et le Tournoi pee-wee, et faisait courir les foules qui désiraient voir ce jeune hockeyeur des Conquérants des Basses-Laurentides, que l’on disait le meilleur joueur de hockey pee-wee formé au Québec depuis belle lurette.
Et il aura livré la marchandise, menant sa formation au titre dans la classe AAA et entrant officiellement dans l’histoire comme l’un des meilleurs hockeyeurs à avoir participé à cet événement.
Des attentes énormes
En 2013-2014, le nom de Parent était sur toutes les lèvres. Depuis le début de la saison, le jeune attaquant dominait partout où il passait.
Lors du Tournoi pee-wee de Waterloo, tenu quelques semaines avant le Tournoi pee-wee, le président de l’événement, Martin Bazinet, avait même osé dire qu’il n’avait jamais vu un tel talent à son tournoi depuis un certain Mario Lemieux en 1978.
Dans son recensement des meilleurs joueurs pee-wee de 2014, Le Journal plaçait aussi Parent en tête de liste. Tout le monde était unanime: c’était le joueur le plus dominant de son groupe d’âge au Québec. Son coéquipier Samuel Poulin, aussi, figurait dans ce palmarès.

Les Conquérants, qui représentaient alors l’Armada de Blainville-Boisbriand, s’étaient alors présentés à Québec pour le Tournoi pee-wee en tant que grands favoris dans la meilleure classe de l’événement, une étiquette que peu d’équipes québécoises obtenaient.
«Je sais qu’on me comparait à plusieurs grands joueurs, mais j’étais encore un enfant. Je ne comprenais vraiment pas la portée de ce qui se tramait.
«Je me souviens qu’à 12 ans, lorsque j’ai participé au Tournoi pee-wee de Québec, les gens venaient par dizaines pour me demander des autographes. Je ne crois pas que plusieurs enfants de cet âge-là signent des autographes aujourd'hui. C’est particulier, quand j’y repense», avait mentionné Parent lors d’une entrevue à TVA Sports, en 2020.
Humilité et bâtons de popsicle
Kevin Brodeur était aux premières loges pour vivre cette frénésie peu commune pour un jeune de 12 ans. L’entraîneur des Conquérants à l’époque avoue avoir tenté le plus possible de bloquer le bruit extérieur, afin que son équipe puisse se concentrer à marquer l’histoire, collectivement.
«Ce qu’on a fait, c’est qu’on a vécu notre vie. On a essayé de faire abstraction de ça. L’une des plus grandes qualités de Xavier, ainsi que de Samuel [Poulin], c’est leur humilité. Ils n’ont jamais pété plus haut que le trou. Xavier, l’attention qu’il avait, il carburait à ça. Tout ce qu’il voulait, c’était aller jouer au hockey.»

Afin de s’assurer que toute l’attention portée sur le jeune Parent ne vienne pas brimer la culture d’équipe, Brodeur s’était assuré que tout le monde comprenne que, s’ils voulaient marquer l’histoire, ils devraient le faire ensemble et pas simplement en se fiant au talent exceptionnel de Parent.
«Je leur ai donné à chacun un bâton de popsicle et je leur ai demandé de le casser. Tout le monde l’a fait facilement, ce qui leur prouvait qu’un seul joueur ne pouvait tout faire seul. Quand on mettait tous les bâtons ensemble, ils étaient impossibles à briser. Là, on voyait la force d’une équipe», raconte-t-il.
D’ailleurs, Samuel Poulin lui a récemment écrit pour lui dire qu’il lui avait volé son idée et qu’il l’avait utilisée dans le vestiaire des Penguins de Wilkes-Barre/Scranton, afin de motiver ses coéquipiers.
La conquête ultime
Après un parcours parfait, parsemé d’une bonne frousse contre Detroit Belle Tire, lors de leur deuxième match qu’ils ont gagné 1-0 en tirs de barrage, l’Armada a répondu aux attentes en l’emportant 5-2 dans une finale toute québécoise face aux Gaulois d’Antoine-Girouard.

Avec un but et une passe en finale, Parent avait terminé la compétition au premier rang des pointeurs de la classe AAA avec huit buts et deux aides pour dix points en six matchs.
«On avait une équipe exceptionnelle. On avait un groupe uni et plusieurs se parlent et se voient encore aujourd’hui. Tout le monde était humble dans le vestiaire et on a respecté chaque adversaire», conclut Kevin Brodeur.
Au bout du compte, Parent avait conclu la saison avec un total de 113 points en 30 parties.