Il y a 10 ans, le Cocothon de Laval révélait les aspects les plus sombres de l’humanité

Comment un événement familial comme une chasse aux œufs de Pâques, organisée sous un soleil printanier, peut-il à ce point dégénérer? Les sociologues du futur se poseront certainement un jour la question. À l’occasion des 10 ans de cet événement qui a marqué le Québec, voici un retour sur les circonstances qui ont mené à ce chaos historique.

Ce 19 avril 2014, veille du dimanche pascal, rien ne semble préfigurer le drame qui est sur le point de se jouer au Centre de la nature de Laval.

La journée s'annonce festive, des centaines de famille sont en route pour venir ramasser les quelques 10 000 œufs que l’organisation a promis aux participants.

Pour avoir le droit de participer à cette chasse aux œufs XXL, les familles intéressées ont pris soin d’acheter des billets au prix de 3$ par enfant.

La présence d'une troupe de cirque, de mascottes, et la distribution de prix de présence pendant l'événement sont également au programme.

La suite appartient à l’histoire.

Et puis d’un coup, le chaos

À 11h, heure de début de l’événement, ce sont finalement près de 6 000 personnes qui se présentent sur place au lieu des 1850 initialement attendues. Aucune mesure de sécurité policière n'a été prévue par l'organisateur, la responsabilité de la sécurité a plutôt été confiée à des adolescents bénévoles.

Face à l’afflux de visiteurs, l’événement tarde à commencer, attisant l’impatience des parents.

Certains d’entre eux permettent finalement à leurs enfants de sauter par-dessus la barrière pour accéder aux œufs de Pâques avant tout le monde.

Rapidement, la situation échappe à ses organisateurs.

Mouvements de foule et bousculades s’enchaînent. Certains enfants heurtent des barrières en voulant entrer dans la zone de chasse aux cocos. Les gens commencent alors à voler les œufs dans les paniers des autres participants. Les enfants se mettent à crier, à pleurer.

Heureusement, aucun blessé n'est à signaler.

L'événement est documenté en direct par une équipe de journalistes de la chaîne de télévision TVA, puis relayé le jour suivant par de nombreux médias québécois.

Menaces envers l’organisatrice

Dès la fin de l'événement, des parents expriment leur mécontentement sur les réseaux sociaux et réclament le remboursement des frais d'inscription.

Dépassée par la tournure des choses, l'organisatrice de l'événement, Angella Pattas, présente ses excuses aux participants quelques jours plus tard et promet de rembourser ceux qui en feront la demande.

Mme Pattas est contrainte de fermer la page Facebook de l'événement devenue le terrain d’une véritable pluie d’insultes et de menaces à l’endroit de l’évènement et de son organisatrice.

Elle confiera même avoir cumulé une grosse dette dans toute cette histoire.

— avec Agence QMI